mercredi 17 décembre 2008

85) Avez-vous un discours ?

Un soir de novembre, Van Hove dîne chez ses amis Jeanne et Bruno. Au mur, plusieurs toiles dont un Boutet de Monvel, un Van Hove et deux oeuvres d'une peintre (figurative) de fleurs. A propos de cette dernière artiste, Jeanne raconte que venue présenter son travail à un galeriste, elle s’était entendue demander : « Avez-vous un discours ? »
Quelle amusante question.
Quelques jours plus tard, Jeanne apporte le catalogue de la dite peintre à FVH. On peut y retrouver la question du discours dans l’introduction –écrite par une journaliste- dont voici deux extraits :
« A la question, caricaturale mais bien réelle (je suis témoin) de certains galeristes : « Quel est votre discours à propos de vos tableaux ? », elle répond les yeux écarquillés : « Il n’y a pas de discours. Je peins. Avec mon cœur, mes tripes, ma peine, ma joie, je peins parce que c’est ma passion. Parce que je ne sais rien faire d’autre. C’est tout. »
« Elle intègre à 17 ans l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts dont son père architecte lui a parlé avec respect et admiration, et se rend compte que l’enseignement ne s’est toujours pas remis de mai 1968, que la démarche artistique s’inscrit dans un discours, ce qu’elle tient en horreur. »

Remarque : l’auteur de l’introduction, qui est d’accord avec l’artiste pour considérer que la peinture de celle-ci n’a pas de besoin d’explications (= de discours) pour s’apprécier, arrive quand même à en écrire une dizaine de pages. Mais peut-on se dispenser, sinon de discourir, du moins de bavarder quand on présente une oeuvre d'art ? On a toujours beaucoup parlé ou écrit sur la peinture. J'ai, dans ma collection de vieux livres, plusieurs ouvrages qui en témoignent, dont celui-ci du peintre André Lhote, lui-même grand parleur de peinture devant l'Eternel.
A propos du Van Hove de Jeanne-et-Bruno, voici une petite histoire amusante, histoire de parler, non plus d'art, mais de technique.
Un jour de 1986, nos deux amis déménagent aux Etats-Unis. Tout ce qu'ils veulent emporter avec eux -dont ce tableau- est mis dans des caisses et expédié quelques jours avant leur propre départ en avion. Quand, arrivés à destination, ils veulent récupérer leur bien, le transporteur leur apprend que c'est impossible : ses entrepôts sont interdits d'accès, non seulement parce qu'ils se trouvent sous l'eau suite au débordement d'une rivière proche, mais aussi parce que l'inondation a également concerné une usine de produits chimiques et entraîné, eu égard aux risques de contamination, des mesures de quarantaine locale.
Le Van Hove reste donc sous l'eau... dix jours. Mais, ô bonne surprise, quand on sort la tableau tout mouillé de sa caisse toute détrempée -adieu vêtements, photos, livres !-, on s'aperçoit que la toile elle-même n'a pas bougé d'un cil. Sauf que la peinture du cadre a légèrement bavé dessus, ce qui se répare en trois coups de cuillère à pot d'eau savonneuse.
Intéressante démonstration de la proverbiale solidité de la peinture à l'huile traditionnelle par glacis.

dimanche 14 décembre 2008

84) Prochaine exposition

La prochaine exposition de Van Hove à la Galerie Alain Blondel est prévue pour mars prochain.
Le vernissage -entrée libre- aura lieu le jeudi 19 mars 2009.

83) Un dernier (?) mot

Un dernier ( ?) mot sur l’expo de Château-Landon : une des visiteuses a appris à Van Hove que ses parents possèdent un de ses tableaux représentant une jeune femme se coiffant sous l’œil d’un appareil photo. Par curiosité, je me suis plongé dans les archives du peintre.

L’oeuvre est de 1978. L’appareil photo, qui est une chambre MPP 4x5, est ce dont se sert FVH encore aujourd’hui pour tirer le portrait de ses peintures avant de les livrer à son galeriste.
De ces archives, j’ai également extrait, pour le plaisir, les deux tableaux suivants, qui n'ont jamais été reproduits. Et d’abord la vue qu’avait la peintre à l’époque où elle habitait au 11, rue d’Odessa, Paris 14e.

A l’arrière-plan, la Tour Maine-Montparnasse dont Van Hove avait pu suivre la construction de la fenêtre de son studio du 4e étage et qui venait d’être terminée. Au premier plan, les vieilles maisons à grosses tuiles qui allaient bientôt être rasées et remplacées par cet autre sinistre ensemble immobilier qu’on appelle « L’Ellipsoïde » et que nous devons au même programme de modernisation destructrice du quartier. A mi-distance, une personnification de la nuit de Baudelaire :
« Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche. »

Comme le précédent, le second tableau date de l’époque où Van Hove n’osait pas encore être simplement, purement, traditionnellement figurative, figurative comme on pouvait l'être sans trop d'état d'âme avant l’invention révolutionnaire de la photographie… et les inventions néo-révolutionnaires du surréalisme, de l’hyperréalisme, du nouveau réalisme et… etc.

vendredi 21 novembre 2008

82) Caroline

Van Hove a un nouveau modèle. Elle lui a été présentée par Marion. Elle s'appelle Caroline.
Elle remplace Camille, récemment entrée dans une vie professionnelle ne lui laissant plus le loisir de poser régulièrement - et qui avait été également présentée à la peintre par une autre modèle, Céline -. Enfin, "remplace" n'est pas le bon terme, car chaque modèle est unique.
Au premier plan : Féli le Chat, qui a pris l'habitude d'accompagner les modèles dans leur pose et qui, posant ainsi sans le savoir, apparaîtra bientôt dans un tableau en compagnie de Marion.
L'autre chat, Malou, pose lui aussi, habituellement, sur le coussin de droite. Mais ce jour-là, le jour de cette photo, elle venait d'être disputée pour avoir fait pipi sur un sous-vêtement et s'en était allé bouder dans une autre pièce.

jeudi 20 novembre 2008

81) A combustion lente

Lors de la préparation de son expo à Château-Landon, je suis naturellement remonté aux premières œuvres de Van Hove. Pour constater, d'accord avec elle, que ce n’était pas… ça. Dans la réalité, Van Hove fait partie des peintres qui mettent longtemps à devenir ce qu’ils sont, des tempéraments artistiques dits « à combustion lente » et auxquels on pourrait ne prédire aucun avenir à leurs débuts. (Son frère Bernar, en revanche, a démarré très tôt sa carrière de dessinateur de presse en faisant des étincelles.)
Tombé sur la première peinture à l’huile de FVH, je lui ai demandé de raconter.
Voici, verbatim :
« Je devais avoir quinze ans. Mes parents m’avaient payé un magnifique attirail de peintre : une boîte de couleurs à l’huile, un chevalet du genre qui s’envole au premier coup de vent un peu fort, et de la toile, qui était du papier imitation toile dans la réalité, c’est moi qui avais choisi, une toile grossière, qui me semblait plus "peintre", plus "artistique". Alors, j’ai voulu peindre quelque chose qui me semblait magnifique : un pommier en fleurs, que je voyais du balcon de la maison de mon arrière-grand-mère, et je voyais aussi, au-delà, l’allée du jardin s'enfonçant vers des lointains brumeux pleins de rêves.
Résultat : une espèce de fromage blanc à la confiture de groseilles. Je n’avais pas réussi à attraper le rose des petites fleurs de pommier. J’avais utilisé du carmin et du blanc, et empâté, comme je croyais qu’il fallait faire, pour faire artiste, encore une fois. Quelle déception ! J’aurais pu tout arrêter. Mais mes parents m’ont obligée à amortir le cadeau en faisant des tableaux représentant des maisons : la maison où toute la famille passait des vacances à La Bernerie, la maison de Papé-Mamé à Château-Landon, celle de Bonne-Maman à Château aussi. Ils étaient tous très contents. Le tableau avec leur maison, Papé-Mamé en étaient ravis, ils l'avaient accroché dans leur chambre, et Papé est mort en l’ayant sous les yeux.
Après seulement -je devais avoir 16-17 ans-, j’ai commencé à peindre pour moi-même. Je me rappelle ainsi, peinte à Nargis, du bord du canal bordé de superbes platanes, une péniche qui s’appelait « Le Silex ».

dimanche 2 novembre 2008

80) MarieO

Jeudi dernier, FvH a reçu la visite de Marie-O, son plus ancien modèle (1971), maintenant Toulonnaise et seulement de passage à Paris pour un stage de danse.


Toujours belle. Pourrait poser de nouveau...


... à condition de renoncer au soleil.

79)

Voici, avec leurs légendes, les cinq tableaux auxquels j’ai fait allusion dans le message 78).
Le premier est le portrait du père, placé en tout début d’exposition :

« Papa », 1982. Huile sur toile.
Ce portrait de mon père, Pierre Boulitreau, a été peint à Château-Landon durant l’été 1982. Il a nécessité une douzaine de séances de pose, d’une durée de une à deux heures chacune, selon la résistance (au sommeil) du modèle.
Quand je lui proposais de lui mettre la radio ou la télé pour le distraire et l’aider à tenir, « Non non, » me répondait-il, « j’ai ma vie intérieure… »


Deuxième huile : un paysage, qui appartient à un autre grand nostalgique du Château-Landon de son enfance, Pierre, frère aîné de Francine :

« Les Deux rivières », 1989-1990. Huile sur toile.
Un des jolis coins de Château-Landon, peint en deux temps : d’abord sa partie gauche avec le bief, puis sa partie droite avec le Fusain.
La moitié gauche a été terminée en août 1989. Heureusement, car l’année suivante, pour cause de grave sécheresse générale, le bief était réduit à un lit de boue.


Troisième :

« Au bord du Fusain », 1980. Huile sur toile.
(Bien avant la tempête du 7 août.)
Le paysage a été peint sur le motif, mais sans les deux jeunes femmes.
Les personnages, même quand ils doivent figurer dans des scènes d’extérieur, sont toujours peints en atelier, pour éviter à la fois le soleil et les curieux.


Quatrième : un tableau sans légende celui-là, assez ancien, datant d’une époque où il arrivait encore à Van Hove de travailler d’imagination en ce qui concerne le décor :


Puis :

« Esquisse d’une aile », 1991. Huile sur toile.
Mes titres de tableau sont tantôt purement indicatifs (« Les Pommiers », « Draps blancs », etc.), tantôt plus chargés de signification.
« Esquisse d’une aile » fait partie de la seconde catégorie. Le tableau aurait pu aussi s’appeler « Moitié d’ange », ou « Elle aimerait voler », ou « Rêve d’envol ».


Cinquième huile originale :

« Lumière d’hiver », 1989. Huile sur toile.
Tous mes personnages sont peints d’après modèles. Les séances de pose ont lieu invariablement entre 9h30 et 12h30, avec une interruption au milieu.
Ce tableau représente un de mes modèles (Karen) pendant sa pause-thé dans l’atelier. C’est l’hiver et le soleil n’est plus que lumière, effectivement, et mieux vaut compter sur un radiateur et un bol brûlant entre ses paumes pour se réchauffer.


Et pour finir, ce tableau, dont il a déjà été question (message 66), et dont la présence était absolument nécessaire même s’il n’a pas été possible d’exposer l’original :

« Château-Landon », reproduction par « »Boucles d’Art » d’une huile sur toile de 1993-1994.
Peint durant deux étés consécutifs dans la cour de la maison que mon père possédait rue Charles de Gaulle.
Il était très fier de son mur de fleurs : une magnifique bignone agrémentée de volubilis.

vendredi 3 octobre 2008

78) Pas comme les autres

Cette exposition n’a pas été comme les autres. Pour certaines raisons, le nombre d’œuvres originales a dû être réduit à cinq anciennes en ce qui concerne la peinture et trois en ce qui concerne le dessin. Le reste a consisté en reproductions, d’ailleurs excellentes, par « Nouvelles Images » ou par « Boucles d’Art ».
Quel était le but de l’opération pour Van Hove, de toute façon ?
Pas de vendre. Et pas non plus de se faire connaître à Château-Landon, sachant qu’elle était entièrement satisfaite de son anonymat dans le village et aurait préféré le garder.
Dans la réalité, il s’est agi pour elle,
- d’abord, de faire plaisir aux deux responsables locaux des Journées du Patrimoine à Château-Landon qui étaient venus lui offrir d’être l’invitée d’honneur de cette manifestation : Daniel Carroué, conseiller municipal et très sympathique voisin, et Claude Poireau, Président du Groupe « Histoire et Archéologie », dont le dévouement à la cause de la promotion de Château-Landon fait l'admiration générale.
- Et deuxièmement,

Francine et son père en promenade à Château-Landon en avril 2000

de rendre hommage à son père et, à travers lui, à ses ascendants nés et/ou ayant vécu à Château-Landon depuis elle ne savait pas combien de générations, des deux côtés de sa famille.
(Egalement décisif pour le peintre : l'attrait de la salle prévue pour l'exposition à l'Abbaye Saint-Séverin, avec sa belle enfilade de croisées d'ogives.)
Au-delà du portrait peint du père de FVH, Pierre Boulitreau, l’exposition commençait ainsi par une galerie de portraits : arrière arrière-grands-parents, arrière grands-parents, etc.

jeudi 2 octobre 2008

On peut aussi dire de cette exposition qu’elle était didactique, le peintre expliquant pourquoi elle la faisait. Ce qui se traduisait par des petits mots sous chaque photo et sous presque toutes les peintures.


La photo la plus importante était celle de sa grand-mère paternelle, Elmire Boulitreau, née Farnault (et dite Mamé par ses petits enfants), qui venait en conclusion de la série et dont il était dit :
Pour moi, Château-Landon n’est pas seulement le village de vacances de mon enfance. C’est aussi mon lieu de naissance comme peintre, l’endroit où j’ai commencé à peindre, encouragée par mes parents et, surtout, par l’exemple de ma grand-mère qui dessinait très bien et dont je conserve précieusement plusieurs aquarelles.
Peu de photos ressemblantes de Mamé nous sont parvenues. Tout techniquement déficient qu’il soit, ce portrait fait partie des meilleurs.


Mamé appréciait rarement les photographies qu'on faisait d'elle et beaucoup ont sans doute été victimes de son intransigeance esthétique.
Celle-ci, entre autres, qui nous est quand même parvenue :

Mes grands-parents paternels se sont également mariés à Château-Landon, en 1911.
Voici la noce photographiée devant le magasin de chaussures et bonneterie de mes arrière grands-parents Farnault-Houy.
La mariée n’a pas aimé cette photo et l’a déchirée ; heureusement, son fils (mon père) a pu en sauver les morceaux et la reconstituer.


("Mais," me fait-on remarquer,
"parlant de Mamé,
on ne peut pas ne pas parler de Papé."

Papé, c'est-à-dire Georges Boulitreau,
grand-père de Francine,
qui a été par ailleurs maire de Château-Landon fin des années 40,
et dont le portrait figurait également dans l'expo photo.
Mamé et Papé, ou plus exactement,
PapéMamé,
aussi inséparables dans le souvenir du peintre
qu'ils l'étaient dans leur vie.)
Une autre photo très intéressante, ou plutôt deux, qui se trouvaient associées dans la présentation :Photo du haut :
L’arrière de la maison que mes arrière-grands-parents Farnault se sont fait construire, rue de Montargis, en 1913.
Sur le perron : Papé, en militaire, et Mamé.
Mon grand-père est en permission et porte la barbe du Poilu ; c’est en effet la guerre 1914-18, dont il reviendra sauf mais gravement blessé et gazé.


En bas :
La maison aujourd'hui, un siècle plus tard à cinq ans près.
C’est cette maison que j’habite depuis maintenant six ans après avoir eu l’occasion inespérée de la racheter en l’an 2000.
Un moment « sortie de la famille » et victime de graves déprédations dans l’intervalle, la maison a dû être complètement restaurée. Le petit atelier de cordonnier à droite, qui avait brûlé, a été remplacé par un plus grand atelier de peintre. La restauration a pu se faire presque à l’identique grâce à l’habileté d’artisans locaux.
Pour en terminer avec les photos de famille, ces deux dernières :

C’est à Château-Landon, berceau de leurs deux familles, que mes parents se sont rencontrés pendant des vacances d’été.
C’est aussi là qu’ils se sont mariés en 1934 et qu’ils nous ont emmenés régulièrement en vacances durant toute notre enfance.

(La petite Francine est encore blonde à l'époque.)

Les enfants Boulitreau en vacances à Château-Landon en 1952.
Avec nos parents, nos grands-parents des deux côtés (Boulitreau et Ragot), et notre arrière-grand-mère Farnault, nous vivions tous rue de Montargis (devenue Charles de Gaulle), dans trois maisons à quelques pas les unes des autres.

(Francine 4e en partant de la gauche.)

dimanche 28 septembre 2008

77) L'expo de Château-Landon

L'exposition Van Hove à Château-Landon s'ouvrait sur un portrait d'homme et un panneau disant
"Cette exposition est dédiée à mon père qui m'a communiqué son amour pour Château-Landon et m'a donné envie d'y vivre".
Beaucoup de visiteurs.
Jusqu'alors un peintre mondialement connu par un petit nombre, Van Hove est maintenant localement connue par un grand nombre.

samedi 13 septembre 2008

76) Flyer

Les préparatifs de l’exposition de peintures et dessins de Van Hove à Château-Landon vont bon train. Un "flyer" –pour reprendre le terme utilisé par les organisateurs locaux- a été tiré. Le voici :La jeune femme du tableau a l’air de rêver d’une crypte, qui n’est pas une crypte à proprement parler, mais une cave, ancienne propriété d’un certain Evrard de Barres, Troisième Grand Maître Templier. A visiter.
Difficile d’imaginer l’importance de Château-Landon à l’époque de toutes ses constructions médiévales.
Difficile déjà, aujourd'hui, d’imaginer le Château-Landon des années 1940-1960 particulièrement cher au cœur de Van Hove, avec ses encore libres étendues champêtres juste après la maison de ses grands-parents paternels rue de Montargis.
Pour en revenir au tableau de notre flyer : il est de 2004, personnage peint en atelier à Paris, et décor peint l’été à Château-Landon. Titre : « Château-Landon ».

vendredi 15 août 2008

75) Un bord de rivière

Dans la nuit du 6 août au 7 : tempête sur Château-Landon et sa région. Le jour se lève sur un spectacle de désolation ; dans les bois, les arbres couchés et/ou brisés sont innombrables ; les bords de rivières plantés de gros et ex-magnifiques saules et peupliers blancs sont dévastés.
Le tableau vedette dans l’expo Castel-Landonnaise de Van Hove sera un bord de rivière justement, datant de 1989-1990, fait à l'endroit dont je viens de donner une photo : Une anecdote à propos de ce tableau.
En juillet 1989, quand Van Hove le commence, la pluie ayant été abondante les mois précédents, les deux cours d’eau sont pleins. En plus, il fait beau, la toile avance bien, et peut être terminée quant à sa partie gauche.
Il en va tout autrement l’année suivante qui a été marquée par une exceptionnelle sécheresse au printemps. Lorsque Van Hove revient au même endroit et y replante son chevalet pour achever le travail, il n’y a plus du tout d’eau à gauche : seulement un large fossé boueux. Quelle surprise alors pour les gens qui passent et s’émerveillent tout haut devant l’imagination de l'artiste capable de peindre la nature non comme elle est, mais comment elle devrait être ! Ou qui se disent : "Quelle menteuse !"

vendredi 8 août 2008

74) Avec mention de dessin

On ne disait pas de Mamé qu'elle était l'artiste de la famille, ce qui était pourtant le cas, mais on (les parents de Francine) se plaisait à répéter qu' "elle était bonne en dessin", comme l'attestait d'ailleurs ce vieux certificat soigneusement conservé sous enveloppe et que j'ai retrouvé dans les archives familiales :Et, pendant l'année scolaire, on lui envoyait tous les "plus beaux" dessins de Francine.
Les compliments et les encouragements à continuer que celle-ci en recevait en retour ont été décisifs pour son avenir.

mercredi 6 août 2008

73) Les grandes vacances

FVH a toujours été très bonne élève. Mais elle a toujours préféré les vacances, à commencer par ces vacances que sont, à l’école même, les récréations, où elle pouvait donner libre cours à une énergie physique dont elle a aujourd’hui l’impression rétrospective qu’elle était inépuisable.
Château-Landon, c'était les meilleures vacances, les plus grandes, trois mois, les vraies de vrai, le seul moment où l'on pouvait vraiment respirer, à une époque où on ne partait jamais en week-end, du moins les gens du niveau socio-économique des Boulitreau.
Et puis, à Château-Landon, il y avait Papé et Mamé, ses grands-parents paternels, des gens aimants,étroitement unis et très famille en même temps.Papé (Georges Boulitreau)a été Monsieur le Maire à Château-Landon.
Mamé, j’en reparlerai la prochaine fois.

jeudi 31 juillet 2008

72) ADN

Je continue à m’occuper de l’expo Van Hove à Château-Landon. Ce qui veut dire deux choses. D’une part, discuter avec les responsables locaux des conditions matérielles de réalisation qui ne sont pas idéales. D’autre part, réfléchir au meilleur moyen d'exprimer l'attachement de Van Hove pour "son" village.
Ce second aspect de la question, le plus intéressant pour moi, m’amène non seulement à discuter avec l’intéressée, mais également à fouiner dans des boîtes de photos familiales et des cartons à dessin.
Ce matin, je suis tombé sur ce gribouillis :Ce qui frappe dans les dessins de Van Hove, même les plus jetés, c’est combien ils sont personnels dans leur extrême classicisme.
Aucun doute, c’est du Van Hove.
C’est sa patte.
Qu’est-ce qui constitue cette évidence artistique ? Qu’est-ce qui fait que telle œuvre est de tel(le) auteur(e) à l'évidence, ne peut être que de lui ou d'elle, et s'impose comme une signature en elle-même ?
Il y a quelques années, on parlait de style en affirmant que « le style, c’est l’homme ». Il y a quelques semaines, dans un DVD tourné pour l’exposition de Saul Steinberg à la Fondation H. Cartier Bresson à Montparnasse, j’ai entendu Philippe Geluck expliquer que n’importe quel dessin de Steinberg est comme une sorte d’empreinte génétique type ADN de son auteur, ne laissant aucun doute sur l’identité de celui-ci. Style, patte, ADN : même idée, même mystère.
Revenons aux photos familiales, et plus précisément à celle-ci, datant de 1952, sur laquelle les parents, pour faire le compte, ont collé une photomaton de leur petit dernier, Bernard, né cinq ans plus tard.
Ils ont été sept garçons et filles chez Pierre et Yvonne Boulitreau, qui ont tous passé leurs vacances à Château-Landon. Qu'est-ce qui fait que Francine –3e à partir de la droite- est le seul enfant à y être revenue régulièrement à l’âge adulte et à s’y être finalement installée ?

mercredi 30 juillet 2008

70) Choupette

Remarques d'une fidèle lectrice (Chipou) sur la petite Francine : incroyable qu’elle ait été si blonde! Incroyable aussi sa coiffure!Réponse : cela arrive, des enfants blonds comme les blés jusqu'à trois-quatre ans et qui foncent ensuite progressivement, au grand désespoir des mères en général. F n’a pas été le seul cas dans sa famille.
Sa coiffure ? Très à la mode (enfantine) dans les années 40, cette boucle épinglée au sommet du crâne s’appelait une choupette.

dimanche 27 juillet 2008

69) Première photo à Château

Certainement une des plus anciennes photos de FVH à Château-Landon.On l'y voit en compagnie de son père Pierre, de sa mère Yvonne, et des ses frères Pierrot et Alain. Agée de deux ans, elle est assez incroyablement blonde-comme-les-blés. Elle porte encore, naturellement, le nom de son père, Boulitreau, en attendant d'en changer vingt ans plus tard, lors de son mariage, pour celui de Van Nieuwenhove, puis celui de Van Hove plus facile à prononcer en France et surtout plus pratique pour signer des toiles.

samedi 19 juillet 2008

68) L'Angélus de ChL

En vue de l'expo à Château-Landon, je me replonge dans les archives familiales de FVH.
Voici une photo de ses arrière-grands-parents, Louis Joseph Farnault et Elmire Farnault née Houy.On pense bien sûr (?) à "l'Angélus" de Jean-François Millet peint à Chailly-en-Bière en 1858. D'autant plus que seulement 50 ans et 50 km séparent les deux scènes.

mercredi 16 juillet 2008

67) Château-L (suite)

Château-Landon est un très joli village visité par un nombre croissant de touristes. Quand elle y reçoit des amis et qu'ils viennent de Paris par l'A6, FVH leur recommande toujours avec beaucoup d'insistance de sortir par le péage de Dordives, et non par celui de Nemours (curieusement baptisé MONTEREAU-FAULT YONNE / Nemours). Parce qu’alors, arrivant ainsi du sud, on tombe sur la plus belle vue de Château-Landon, sur l'alignement de ses vieilles maisons au sommet de son rempart pluriséculaire au-delà des prés, avec en arrière-plan l’église carolingienno-romano-gothique Notre-Dame de l’Assomption, au clocher si particulier.C'est là une première raison pour FVH d’aimer son village, et toute sa région qu’elle parcourt inlassablement à raison d’une heure de marche par jour : la beauté des sites.
Et puis il y a ces deux autres raisons que j’hésite à appeler spirituelles connaissant la réticence de FVH devant ce qualificatif -mais c'est bien de cela qu'il s'agit à mon avis :
- un, qu’elle y a développé de profondes racines au cours de son enfance, entées sur les racines de sa famille installée là depuis je ne sais –et elle non plus- combien de centaines d’années.
- et deux, que c’est à Château-Landon qu’elle a commencé à peindre, à l’âge de quinze ans, et qu’elle revient y travailler tous les étés depuis.
Cette année, elle fait des feuilles de figuier dans son jardin.
Le tableau va représenter deux amies, l’une étendue, l’autre assise, sur des chaises longues, et devisant à l’ombre d’un figuier. Confidences.
Les personnages ont été peints en atelier comme d’habitude. L’un des modèles s’appelle Camille; c’était son dernier tableau ; elle vient en effet de prendre un travail qui l’empêchera de continuer à poser, au grand regret de FVH. L’autre modèle est Céline, que j’ai déjà présentée dans ce blog, fidèle à « sa » peintre depuis 14 ans bien que devenue chef d’entreprise surchargée -« Boucles d’Art »- dans l’intervalle.

mardi 15 juillet 2008

66) Journées du Patrimoine de Château-Landon

Van Hove sera artiste invitée d’honneur aux Journées du Patrimoine de Château-Landon les 20 et 21 septembre prochains.
Ce n’est pas sans hésitation qu’elle a honoré cette invitation, sachant qu’en exposant sa peinture, elle allait devoir s’exposer elle-même, et alors risquer de devoir consacrer du temps à autre chose qu’à son travail. Alors qu’elle n’aime que cela à la campagne, comme d'ailleurs en ville : peindre chez elle, dans la compagnie de ses chats et de ses modèles.
Ce qui l’a amenée à accepter ? D’abord la pression de son entourage, dont celle, à la fois amicale et respectueuse, de deux personnalités locales dynamiquement impliquées dans la promotion de l’image de Château-Landon,Claude Poireau et Daniel Carroué. Et aussi l’idée, survenue en cours de discussion, que feux son père et ses grands-parents auraient été contents de voir cela.
Cette exposition, qui aura lieu dans une très belle salle de l’Abbaye Saint-Séverin, sera dédiée à sa famille, installée dans la région depuis elle ne saurait dire combien de générations exactement.
Qu’y trouvera-t-on ? Quelques peintures de plein air qu’elle a effectivement exécutées à Château, mais pas beaucoup malheureusement, presque toute sa production "de pays" ayant été vendue il y a déjà longtemps et étant impossible, sinon à localiser, du moins à faire venir d’ici septembre; quelques scènes d’intérieur typiques de son art; des dessins préparatoires originaux; quelques unes des reproductions que "Nouvelles Images" a éditées et diffusées dans le monde entier et qu’on trouve aussi bien à Paris et Bordeaux qu’à Buenos-Aires ou New York; plus (+) une reproduction « Boucles d’Art » d’un tableau qui devait absolument être de la fête, ne serait-ce qu’en raison de son titre,« Château-Landon", où l’on voit une jeune femme se reposer devant un des murs fleuris de l’ancienne maison paternelle.

mercredi 14 mai 2008

65) Scène vécue au téléphone

Une amie, qui est également une cliente, appelle au sujet de « Tchin Tchin ». Elle pourrait l’acheter, mais elle voudrait d’abord savoir ce qui se passe dans ce tableau. Elle ne voit pas bien.
Que fait cette fille à moitié couchée sur la table, à moitié endormie, peut-être, sauf qu’elle tient un verre de champagne plein et le tend vers un autre verre également plein, mais sans personne pour lui répondre ?
Toutes sortes d’explications de caractère anecdotique sont possibles, répond le peintre, qui n’a vraiment rien contre les anecdotes, bien au contraire comment on peut le constater dans le reste de sa production. Mais l’important ici est quand même ailleurs : dans l’arabesque du corps, dans l’attitude, et –très important- le sentiment général. L’attitude et le sentiment qui s’en dégage, le calme du visage se communiquant à tout le corps, un sentiment de vide et de plénitude qui se retrouve d’ailleurs dans le décor. Julia –c’est elle qui posait- n’est ni triste, ni gaie ; elle est là, comme le champagne dans sa coupe ; elle rêvasse.

64) Scène vécue

Scène vécue chez Van Hove à la campagne :
Un de ses voisins vient rendre visite au peintre avec sa femme et sa fille. Il lui dit qu’il aimerait voir ce qu’elle fait. Elle lui donne à consulter un des livres déjà publiés sur son travail. Il le feuillette en la complimentant, puis le passe à sa femme et à sa fille, pour qu’elles voient à leur tour.
A un moment, FvH se retrouve seule avec la fille, qui fait aussi de la peinture, et qui lui explique alors que les « belles » femmes –geste de griffer deux paires de guillemets en l’air autour de l’adjectif-, c’est moins intéressant que les grosses femmes avec de beaux bourrelets partout, ou les vieilles quand elles sont très ridées, ou encore un beau noir avec une musculature impressionnante. Tout cela, les grosses, les vieilles et les noirs baraqués, c’est plus « fort ».
Un peu plus tard encore, le père, s’étant replongé dans le livre, s’exclame : « Mais il n’y a que des femmes ! Vous ne faites jamais d’hommes ? »
Combien de fois a-t-on déjà fait ces remarques à l’artiste : seulement des femmes…, seulement de jeunes et jolies femmes…, seulement des peaux claires... ?
Presque à chaque fois qu’on l’a interviewée sur sa peinture, en fait.
Je cite :« J’ai dit tout à l’heure que je choisissais comme modèles des femmes avec lesquelles je pouvais m’identifier a priori. C’est vrai, mais il entre en plus dans mon choix des considérations picturales qui me conduisent à préférer des types physiques bien différents du mien, en particulier des peaux claires présentant l’avantage de renvoyer la lumière au lieu de l’absorber, comme le font les peaux mates. »

« As I said earlier, I choose women I can identify with on the whole. It’s true, but I have to consider pictorial factors in my choice, and this leads me to prefer physical types that are quite unlike mine. I particularly like to paint light-coloured skins on which the light reflects better, whereas matt complexions tend to absorb the light.”

“Ces deux questions reviennent souvent : pourquoi ne peindre que des femmes ? Et pourquoi seulement des blondes à peau claire ?
D’abord, je ne peins pas que des femmes. Je peins aussi des tables et des chaises, du pain, des livres […]
Par ailleurs, mes modèles ne sont pas tous blonds. Tous ont ce teint lumineux qu’on trouve plus souvent associé à des chevelures claires, c’est vrai.Mais j’ai eu des modèles bruns à peau ivoire, et une majorité de châtains, que je peins tels quels, ou transforme en blondes ou en rousses selon les besoins de l’harmonie générale du tableau. En peinture aussi, les cheveux se teignent facilement. Il n’y a pas que dans les salons de coiffure. Tandis que la peau, ça ne s’invente pas. […] Comment une peau pouvait-elle avoir de telles réactions à la lumière, être capable de la renvoyer au bond en transformant l’ombre elle-même en lumière ? Comment rendre cette impression de lumière semblant venir de l’intérieur ? »

« I am frequently asked these two questions : Why do you paint only women ? Why only blondes with fair skin?
First, I do not paint only women. I also paint tables and chairs, bread, books […]S
Besides my female models aren’t all blond. It is true that they all have luminous complexions that are most often associated with light hair. But I have had dark-haired models with ivory skin and a majority of chestnut-haired models that I paint as they are, or transform into blondes or red-heads depending on the general harmony of the painting. In paintings hair can be easily dyed. It isn’t only done in hair salons. Skin however, can not be invented. […]S How could skin react so to light, be capable of bouncing it back and transforming shadow itself into light? How to render this impression of light seeming to come from within?”

“Que demandé-je à mes modèles ? D’avoir un certain type : jeune, d’une jeunesse printanière, avec une peau la plus claire possible, la plus sensible possible à la lumière. L’apparition du printemps dans le Grand Nord […]Je suis consciente, avec mes critères esthétiques, de contribuer à la survalorisation de la beauté et de la jeunesse dans une société foncièrement injuste à ce sujet, et je le regrette le plus souvent. Je n’ai plus vingt ans moi-même, depuis bien plus de vingt ans. Je suis d’accord, en partie du moins, avec ceux qui prétendent que les femmes peuvent rester belles en vieillissant : « les rides sur les visages des femmes, c’est de l’histoire, ce peut être de la tendresse, des histoires d’amour, etc. »
Il n’y a pas que les hommes qui ont le droit de vieillir en beauté.
Le problème est que la beauté des femmes est plus souvent celle des fleurs, tandis que celle des hommes : celle des arbres. Existe-t-il vraiment de belles vieilles fleurs, comme il existe de beaux vieux arbres ?
Mon problème personnel, par là-dessus, étant que la beauté féminine qui m’intéresse en peinture est, de toute façon, celle des fleurs […] »

« Mes femmes, mes modèles, jouent un rôle considérable dans ma peinture. Elles sont obligatoirement différentes de moi, qui pourrait maintenant être leur mère et suis née de toute façon brune à peau très mate […]Nous sommes entre nous et tenons absolument à le rester. Ce qui explique qu’il n’y ait pas d’hommes sur mes toiles, l’homme étant, pour moi, l’Autre, avec ce que cela a de fascinant mais aussi d’étranger, de complètement insaisissable et de nécessairement irréductible à notre condition féminine. »

« My models play an important part in my painting. They are very different from me who could now be their mother and was born brunette with a mat complexion […] We are “entre-nous” and would like to keep it that way. This explains why there are no men in my paintings. Man is for me The Other, with all that is fascinating yet foreign, completely elusive and necessarily irreducible to our feminine condition.”

“Une question qui vous est souvent posée : pourquoi des jeunes femmes et seulement des jeunes ? Pourquoi toujours des blondes ? Pourquoi des nus ?
Oui, c’est une question qui revient souvent. Ma réponse est : de jeunes femmes parce que la jeune femme est « le » thème par excellence dans la tradition de l’art occidental où je me suis volontairement enfermée. Pourquoi seulement des femmes jeunes et pas de femmes de mon âge, par exemple ? Parce que « la beauté de la jeunesse », tout simplement. Je sais, vous allez me dire que les visages ridés, c’est beau aussi. Je connais bien cet argument. Il nous est servi tous les jours par des gens légitimement préoccupés par le racisme jeuniste. Mais c’est ainsi, pour tout le monde : la beauté des femmes est celle des fleurs. […] On pourra considérer que les choses ont changé quand on cessera de comparer les femmes à des fleurs, qu’on cessera d’employer des expressions comme « la fleur de la jeunesse », ou « jeunes filles en fleur ». Quand on cessera de découper l’année en quatre saisons et d’avoir l’impression, à l’automne, d’une descente, de l’approche d’une mort, et au printemps, d’une renaissance au contraire. Quand on cessera d’assimiler l’hiver à la mort et de craindre la mort.
Si , j’ai répondu : parce que le nu feminine est le grand theme en art traditionnel, pour les hommes comme pour les femmes qui ont été formés à ce genre de peinture, ce qui est mon cas. Le nu féminin est mon vocabulaire de base.»

« Here’s a question that you are often asked : Why young women, and only young? Why always blondes? Why nudes?
Yes, that’s a question that’s often raised. My answer is, young women because the young woman is the subject par excellence in the tradition of Western art, to which I voluntarily confine myself. Why young women and not women of my own age, for example? Because of “the beauty of youth”, quite simply. I know, you are going to tell me that lined faces are beautiful too. I know that argument well. It’s give everyday by people legitimately concern with ageism. But that’s how it is, for everybody; the beauty of women is the same as the beauty of flowers, and not the beauty of trees, or men. That’s how it is, alas. You could believe that things have changed the day we stop comparing women to flowers, when we stop using expressions like “flowering youth” or “young women in full bloom”, and when we can say the opposite, “a beautiful old flower”, like we already say “a beautiful old tree”. When we stop dividing the year into four seasons and have the impression that autumn is the decline, nearing death, and springtime a new beginning. When we stop associating with winter and death and stop fearing death. And it’s not going to happen soon!
And the nude ? You haven’t answered the question: why your marked preference for the nude?Yes, I answered. Because the female nude is an important theme in traditional art, the most important as a matter of fact, for men as well as women who were trained in that kind of painting, which is my case. The female nude is my basic vocabulary.”