jeudi 21 décembre 2006
13) Rencontre improbable
Le 8 décembre, une certaine Karen F., professeur d'arts plastiques, a présenté sa thèse de doctorat en "art et sciences de l'art, section arts plastiques" à Paris 1, devant -entre autres sommités universitaires- un certain Jacques C., Directeur de Recherche et professeur émérite.
La coïncidence est que Francine Van Hove a eu Karen F. comme modèle pendant 20 ans et Jacques C. comme condisciple lors de ses études en dessin et arts plastiques à Claude B pendant 3 ans.
La thèse de Karen, intitulée "Entre, comme", a valu à à son auteure d'être reçue avec la mention très honorable et les félicitations du jury.
vendredi 8 décembre 2006
12) Héritage
La réponse à la question de Chipou "De qui Francine Van Hove est-elle le plus l'héritière, dans l'histoire de l'art ?" ne m’a pas semblé satisfaisante et j’y suis revenu à plusieurs reprises avec elle.
Voici ce que j’ai obtenu en complément.
Elle a d’abord hérité son goût du dessin de sa grand-mère maternelle, Mamé. Mais sans doute aussi de son frère aîné qui avait également un bon petit coup de crayon qu’il utilisait pour s’approprier –mentalement- des oiseaux sauvages quand il ne courait pas la campagne pour poser de vrais pièges.
Sans s’intéresser particulièrement à l’art en général, les parents de Francine l’ont encouragée à faire du dessin et de la peinture. C'est à eux qu'elle doit son premier matériel de peinture, cadeau : une boîte de tubes de couleur à l’huile, des pinceaux, un petit chevalet de campagne et du papier imitation grosse toile.
Enfant, on hérite de toutes sortes de choses qu’on met ensuite des années à identifier comme héritages culturels. Ainsi, chez elle, l’idée que c’est dehors que ça se passe, la beauté, comme d’ailleurs la laideur, sachant qu'en tant que peintre, elle ne s'intéresse qu'aux aspects esthétiques du monde extérieur.
C’est dehors que ça se passe : la conséquence directe et pratique de ce principe qu’elle n’a jamais remis en cause est que VH ne peint qu'en présence de modèles vivants quand il s'agit de créer personnages et en pleine nature quand il s'agit de paysages.
La suite au prochain numéro.
Voici ce que j’ai obtenu en complément.
Elle a d’abord hérité son goût du dessin de sa grand-mère maternelle, Mamé. Mais sans doute aussi de son frère aîné qui avait également un bon petit coup de crayon qu’il utilisait pour s’approprier –mentalement- des oiseaux sauvages quand il ne courait pas la campagne pour poser de vrais pièges.
Sans s’intéresser particulièrement à l’art en général, les parents de Francine l’ont encouragée à faire du dessin et de la peinture. C'est à eux qu'elle doit son premier matériel de peinture, cadeau : une boîte de tubes de couleur à l’huile, des pinceaux, un petit chevalet de campagne et du papier imitation grosse toile.
Enfant, on hérite de toutes sortes de choses qu’on met ensuite des années à identifier comme héritages culturels. Ainsi, chez elle, l’idée que c’est dehors que ça se passe, la beauté, comme d’ailleurs la laideur, sachant qu'en tant que peintre, elle ne s'intéresse qu'aux aspects esthétiques du monde extérieur.
C’est dehors que ça se passe : la conséquence directe et pratique de ce principe qu’elle n’a jamais remis en cause est que VH ne peint qu'en présence de modèles vivants quand il s'agit de créer personnages et en pleine nature quand il s'agit de paysages.
La suite au prochain numéro.
mercredi 6 décembre 2006
11) Réponse à Chipou
Réponses à Chipou que VH remercie de son message.
Première question : De qui Francine Van Hove est-elle le plus l'héritière, dans l'histoire de l'art ?
FVH a eu du mal avec cette question et j’ai dû insister pour qu’elle y réponde. Comme elle l’a déjà raconté dans une de ses interviews antérieures, tout a commencé pour elle par des sortes d’extases enfantines devant des spectacles de la nature comme, par exemple, un magnifique coucher de soleil sur la mer auquel elle a eu l'occasion d'assister un soir à Antibes où elle se trouvait en vacances avec ses parents.
Elle ne s’est intéressée à l’histoire de l’art et à ses grands noms que bien plus tard. Elle est, précise-t-elle, restée assez longtemps inculte dans ce domaine.
Elle a évoqué cette autre circonstance où elle a également éprouvé une émotion particulièrement vive : lorsqu’elle a découvert une photo du masque de Tout Ank Amon dans un Paris-Match au milieu des années 50.
Ces expériences étaient-elles agréables ? Oui et non. Oui en raison de leur caractère exaltant, et non dans la mesure où VH avait à chaque fois l’impression de ne pas être à la hauteur.
A propos du coucher de soleil à Antibes, elle se rappelait avoir pensé que si elle arrivait un jour à peindre ce qu’elle voyait, à attraper et enfermer cette beauté dans un dessin ou un tableau, peut-être, peut-être alors pourrait-elle se débarrasser du sentiment d’angoisse qui gâtait son plaisir.
Après sa découverte du masque de Tout Ank Amon, VH s’était acheté un crayon spécial, à grosse mine, pour le « reproduire » artistiquement : quelle déception !
Aujourd’hui, VH s’intéresse à une foultitude d’autres peintres, trop nombreux pour être cités, mais qui présentent la caractéristique commune finalement assez limitative d’être tous figuratifs et d'appartenir au passé pour la plupart.
D’un point de vue technique, sinon esthétique, Van Hove est l’héritière de « toute » l’histoire de l’art occidental du début du XVe siècle au milieu du XIXe.
Pourquoi le début du XVe siècle ? Parce que c’est à cette époque qu’apparaissent les inventions extraordinaires de l’ombre propre et portée en peinture, de la perspective albertienne, de l’anatomie humaine, des effets de matière, etc., techniquement constitutives de la tradition de la peinture figurative.
Et pourquoi la fin du XIXe siècle ? Parce qu’alors commence, au lendemain de l’invention de la photographie, le déclin de cette tradition figurative dans laquelle Van Hove a décidé de continuer à œuvrer contre vents et marées.
Sur les inventions qui jalonnent l’histoire de la peinture occidentale et qui ont précédé celle de la photographie, on peut -on doit !- lire « L’Invention du corps » de Nadeije Laneyrie-Dagen, ouvrage réédité en 2006.
Deuxième question de Chipou : Van Hove a-t-elle toujours peint ses chats ? Sont-ils plus faciles à peindre que des êtres humains ?
Non, elle n’a pas toujours peint ses chats. Elle n’a d’ailleurs commencé à avoir des chats que vers l’âge de 34 ans.
Oui, les chats sont plus faciles à peindre que les êtres humains… quand ils acceptent de poser assez longtemps, ce qui est plutôt rare à vrai dire.
Les êtres vivants les plus difficiles à dessiner sont les êtres humains pour cette simple raison que tout le monde s’y connaît et se montre spontanément plus exigeant sous l’angle de la fidélité de la représentation.
Dans le passé, un autre être vivant était particulièrement difficile à dessiner pour exactement la même raison : le cheval. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui où nous avons cessé de vivre entourés de ces meilleurs amis de l’homme.
Troisième et dernière question : D'où viennent les vêtements et accessoires que l'on trouve sur ses tableaux ? Sont-ils imaginaires ? Les fabrique-t-elle elle-même peut-être ? Je suis frappée par leur simplicité. Je cherche depuis des années un peignoir de bain, simple et fin, sans col, comme l'un de ceux que j'ai pu voir sur un tableau de Van Hove sur le site internet de la galerie Blondel. Cela peut vous paraître un détail mais je trouve tous ces accessoires fantastiques.
Les vêtements et accessoires sont réels. Van Hove se contente de les trouver ou de les faire chercher par des amis. Le premier critère retenu dans leur choix est effectivement la simplicité, ce qui va généralement avec une certaine ancienneté. En ce qui concerne les accessoires, ils doivent être dès l’abord identifiables comme des objets d’usage courant, ce qu’ils sont effectivement dans l’atelier et l’appartement de VH.
LE peignoir de bain qu’on retrouve dans beaucoup de ses tableaux est un Marimekko datant de 1979 et en provenance directe de Helsinki. D’une finesse et d’une douceur inégalables. Très apprécié des modèles qui s’en revêtent régulièrement pour aller prendre leur thé à l’heure de la pause. Irremplaçable. Tellement usé que VH n’ose plus le laver.
Première question : De qui Francine Van Hove est-elle le plus l'héritière, dans l'histoire de l'art ?
FVH a eu du mal avec cette question et j’ai dû insister pour qu’elle y réponde. Comme elle l’a déjà raconté dans une de ses interviews antérieures, tout a commencé pour elle par des sortes d’extases enfantines devant des spectacles de la nature comme, par exemple, un magnifique coucher de soleil sur la mer auquel elle a eu l'occasion d'assister un soir à Antibes où elle se trouvait en vacances avec ses parents.
Elle ne s’est intéressée à l’histoire de l’art et à ses grands noms que bien plus tard. Elle est, précise-t-elle, restée assez longtemps inculte dans ce domaine.
Elle a évoqué cette autre circonstance où elle a également éprouvé une émotion particulièrement vive : lorsqu’elle a découvert une photo du masque de Tout Ank Amon dans un Paris-Match au milieu des années 50.
Ces expériences étaient-elles agréables ? Oui et non. Oui en raison de leur caractère exaltant, et non dans la mesure où VH avait à chaque fois l’impression de ne pas être à la hauteur.
A propos du coucher de soleil à Antibes, elle se rappelait avoir pensé que si elle arrivait un jour à peindre ce qu’elle voyait, à attraper et enfermer cette beauté dans un dessin ou un tableau, peut-être, peut-être alors pourrait-elle se débarrasser du sentiment d’angoisse qui gâtait son plaisir.
Après sa découverte du masque de Tout Ank Amon, VH s’était acheté un crayon spécial, à grosse mine, pour le « reproduire » artistiquement : quelle déception !
Aujourd’hui, VH s’intéresse à une foultitude d’autres peintres, trop nombreux pour être cités, mais qui présentent la caractéristique commune finalement assez limitative d’être tous figuratifs et d'appartenir au passé pour la plupart.
D’un point de vue technique, sinon esthétique, Van Hove est l’héritière de « toute » l’histoire de l’art occidental du début du XVe siècle au milieu du XIXe.
Pourquoi le début du XVe siècle ? Parce que c’est à cette époque qu’apparaissent les inventions extraordinaires de l’ombre propre et portée en peinture, de la perspective albertienne, de l’anatomie humaine, des effets de matière, etc., techniquement constitutives de la tradition de la peinture figurative.
Et pourquoi la fin du XIXe siècle ? Parce qu’alors commence, au lendemain de l’invention de la photographie, le déclin de cette tradition figurative dans laquelle Van Hove a décidé de continuer à œuvrer contre vents et marées.
Sur les inventions qui jalonnent l’histoire de la peinture occidentale et qui ont précédé celle de la photographie, on peut -on doit !- lire « L’Invention du corps » de Nadeije Laneyrie-Dagen, ouvrage réédité en 2006.
Deuxième question de Chipou : Van Hove a-t-elle toujours peint ses chats ? Sont-ils plus faciles à peindre que des êtres humains ?
Non, elle n’a pas toujours peint ses chats. Elle n’a d’ailleurs commencé à avoir des chats que vers l’âge de 34 ans.
Oui, les chats sont plus faciles à peindre que les êtres humains… quand ils acceptent de poser assez longtemps, ce qui est plutôt rare à vrai dire.
Les êtres vivants les plus difficiles à dessiner sont les êtres humains pour cette simple raison que tout le monde s’y connaît et se montre spontanément plus exigeant sous l’angle de la fidélité de la représentation.
Dans le passé, un autre être vivant était particulièrement difficile à dessiner pour exactement la même raison : le cheval. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui où nous avons cessé de vivre entourés de ces meilleurs amis de l’homme.
Troisième et dernière question : D'où viennent les vêtements et accessoires que l'on trouve sur ses tableaux ? Sont-ils imaginaires ? Les fabrique-t-elle elle-même peut-être ? Je suis frappée par leur simplicité. Je cherche depuis des années un peignoir de bain, simple et fin, sans col, comme l'un de ceux que j'ai pu voir sur un tableau de Van Hove sur le site internet de la galerie Blondel. Cela peut vous paraître un détail mais je trouve tous ces accessoires fantastiques.
Les vêtements et accessoires sont réels. Van Hove se contente de les trouver ou de les faire chercher par des amis. Le premier critère retenu dans leur choix est effectivement la simplicité, ce qui va généralement avec une certaine ancienneté. En ce qui concerne les accessoires, ils doivent être dès l’abord identifiables comme des objets d’usage courant, ce qu’ils sont effectivement dans l’atelier et l’appartement de VH.
LE peignoir de bain qu’on retrouve dans beaucoup de ses tableaux est un Marimekko datant de 1979 et en provenance directe de Helsinki. D’une finesse et d’une douceur inégalables. Très apprécié des modèles qui s’en revêtent régulièrement pour aller prendre leur thé à l’heure de la pause. Irremplaçable. Tellement usé que VH n’ose plus le laver.
lundi 27 novembre 2006
10) Modèles
J'ai dit comment je procède pour ce blog : en un premier temps j'écris dans mon coin, en un second je fais lire à l'intéressée pour vérification de mes informations de départ, sachant qu'on ne sait jamais.
Dans le précédent billet, j'ai prétendu que les gens sont toujours étonnés lors de leur première rencontre avec le peintre qu'elle diffère autant de ses personnages : "Non, m'a corrigé VH. pas toujours. La moitié des gens sont effectivement surpris, mais seulement la moitié. De même qu'il y a des gens qui sont surpris de découvrir que je suis une femme, mais qu'il y en a aussi beaucoup qui affirment qu'ils en étaient sûrs avant de faire ma connaissance."
Personnellement, il me semblait que les différences entre VH et ses personnages devaient frapper bien davantage que leurs ressemblances, leur différence de teint en particulier. Mais non...
La question des rapports de l'artiste avec ses personnages -et ses modèles- est de toute façon essentielle à considérer en peinture figurative. A ce sujet, lire l'ouvrage de Françoise Borel, "Le Modèle ou l'artiste séduit", très intéressant bien que muet sur les femmes peintres.
Dans le précédent billet, j'ai prétendu que les gens sont toujours étonnés lors de leur première rencontre avec le peintre qu'elle diffère autant de ses personnages : "Non, m'a corrigé VH. pas toujours. La moitié des gens sont effectivement surpris, mais seulement la moitié. De même qu'il y a des gens qui sont surpris de découvrir que je suis une femme, mais qu'il y en a aussi beaucoup qui affirment qu'ils en étaient sûrs avant de faire ma connaissance."
Personnellement, il me semblait que les différences entre VH et ses personnages devaient frapper bien davantage que leurs ressemblances, leur différence de teint en particulier. Mais non...
La question des rapports de l'artiste avec ses personnages -et ses modèles- est de toute façon essentielle à considérer en peinture figurative. A ce sujet, lire l'ouvrage de Françoise Borel, "Le Modèle ou l'artiste séduit", très intéressant bien que muet sur les femmes peintres.
jeudi 23 novembre 2006
9) Chateau-Landon
est le petit village où Van Hove va faire de l'herbe pour ses scènes d'extérieur, qui ne sont jamais qu'à moitié extérieures dans la réalité comme je l'ai dit hier, les personnages étant toujours peints en atelier à Paris. Du moins jusqu'à présent où tous ses modèles sont parisiens et ne viennent la rejoindre à Château-Landon que comme invitées du week-end.
Château-Landon est aussi le lieu mental de ses plus beaux souvenirs d'enfance et de vacances passées chez ses grands-parents paternels, dits Papé et Mamé ou PapéMamé, installés là depuis la fin des années 1920 pour Papé, et depuis "toujours" pour Mamé.
Voici tout de suite une photo d'eux.Papé est à gauche et Mamé en robe blanche à droite près de son grand petit frère TontonLouis.
Le garçon au centre est Pierre, le fils de PapéMamé et donc le père de Francine.
La photo doit dater de 1927.
Culturellement, Francine Van Hove doit beaucoup à sa grand-mère paternelle (Mamé). C'est d'elle qu'elle tient, en particulier, son amour des fleurs dans le jardin et en bouquet dans de nombreux vases à l'intérieur de la maison, sa capacité d'émerveillement devant des spectacles de la nature comme un lever ou un coucher de soleil derrière un rideau de peupliers ou les différentes phases de la lune. Qu'elle tient aussi et surtout son goût pour le dessin et la peinture. Car Mamé dessinait et peignait avec talent et l'a continûment encouragée petite fille.
Voici une autre photo de groupe avec Mamé, encore plus ancienne que la précécente et tirée à partir d'un négatif sur verre en voie d'autodestruction chimique.
Le visage de Mamé en gros plan.
Mamé avait ce qu'on appelle un beau visage -pas joli, mais beau-, large avec des pommettes saillantes, un nez et un menton plutôt forts, et des yeux obliques remontant vers les tempes. Une tête très picturale.
Elle avait quelque chose de nettement oriental, qu'elle a d'ailleurs légué à son fils, lequel l'a, à son tour, légué à Francine VH.
Enfant, le père de Francine avait tout d'un petit prince hindou.
Quant au physique de Francine VH : ceux qui ne connaissent d'elle que sa peinture et qui la rencontrent pour la première fois sont toujours surpris par sa différence par rapport à ses figures féminines. Non, elle ne ressemble pas à ses personnages -et à ses modèles-, sauf par la délicatesse ou la préciosité des gestes.
C'est que, explique-t-elle, ses personnages appartiennent d'abord et avant tout à la tradition claire des Vénus, Dianes, Bethsabées, Hélènes, Sarahs, Sabines, Trois-Grâces, Sources-d'Ingres, etc., de la peinture classique.
Château-Landon est aussi le lieu mental de ses plus beaux souvenirs d'enfance et de vacances passées chez ses grands-parents paternels, dits Papé et Mamé ou PapéMamé, installés là depuis la fin des années 1920 pour Papé, et depuis "toujours" pour Mamé.
Voici tout de suite une photo d'eux.Papé est à gauche et Mamé en robe blanche à droite près de son grand petit frère TontonLouis.
Le garçon au centre est Pierre, le fils de PapéMamé et donc le père de Francine.
La photo doit dater de 1927.
Culturellement, Francine Van Hove doit beaucoup à sa grand-mère paternelle (Mamé). C'est d'elle qu'elle tient, en particulier, son amour des fleurs dans le jardin et en bouquet dans de nombreux vases à l'intérieur de la maison, sa capacité d'émerveillement devant des spectacles de la nature comme un lever ou un coucher de soleil derrière un rideau de peupliers ou les différentes phases de la lune. Qu'elle tient aussi et surtout son goût pour le dessin et la peinture. Car Mamé dessinait et peignait avec talent et l'a continûment encouragée petite fille.
Voici une autre photo de groupe avec Mamé, encore plus ancienne que la précécente et tirée à partir d'un négatif sur verre en voie d'autodestruction chimique.
Le visage de Mamé en gros plan.
Mamé avait ce qu'on appelle un beau visage -pas joli, mais beau-, large avec des pommettes saillantes, un nez et un menton plutôt forts, et des yeux obliques remontant vers les tempes. Une tête très picturale.
Elle avait quelque chose de nettement oriental, qu'elle a d'ailleurs légué à son fils, lequel l'a, à son tour, légué à Francine VH.
Enfant, le père de Francine avait tout d'un petit prince hindou.
Quant au physique de Francine VH : ceux qui ne connaissent d'elle que sa peinture et qui la rencontrent pour la première fois sont toujours surpris par sa différence par rapport à ses figures féminines. Non, elle ne ressemble pas à ses personnages -et à ses modèles-, sauf par la délicatesse ou la préciosité des gestes.
C'est que, explique-t-elle, ses personnages appartiennent d'abord et avant tout à la tradition claire des Vénus, Dianes, Bethsabées, Hélènes, Sarahs, Sabines, Trois-Grâces, Sources-d'Ingres, etc., de la peinture classique.
mercredi 22 novembre 2006
8) L'herbe
Il y a une chose que Van Hove peint comme du temps de Van Eyck (contrairement aux cheveux) : l'herbe.
L'herbe, elle la peint brin par brin, fleur par fleur, et même, au niveau des fleurs, pétale par pétale.
Elle la peint bien sûr sur le motif, son chevalet planté dehors, dans une prairie, à Château-Landon en Seine-et-Marne, là où elle dispose d'une maison de campagne qu'elle a achetée en grande partie pour cela : "faire de l'herbe", comme elle dit. Comme on dit aussi quand on va couper de l'herbe pour ses lapins.
"Je dois alller faire de l'herbe..." "J'ai encore pas mal d'herbe à faire..."
Dans ce tableau intitulé "La Prairie étoilée", par exemple : elle a peint le personnage en atelier à Paris, avec Marion, au printemps. Puis elle a rangé la toile face tournée vers le mur en attendant que la nature recouvre sa splendeur estivale, c'est-à-dire les mois de juillet-août, pour passer au stade second et final d'une cape d'herbe étoilée de fleurs des champs.
On a expliqué la minutie des Flamands dans leurs descriptions de la nature par leur émerveillement devant la beauté et la richesse de la Création.
C'est le même sentiment qui anime VH.
L'herbe, elle la peint brin par brin, fleur par fleur, et même, au niveau des fleurs, pétale par pétale.
Elle la peint bien sûr sur le motif, son chevalet planté dehors, dans une prairie, à Château-Landon en Seine-et-Marne, là où elle dispose d'une maison de campagne qu'elle a achetée en grande partie pour cela : "faire de l'herbe", comme elle dit. Comme on dit aussi quand on va couper de l'herbe pour ses lapins.
"Je dois alller faire de l'herbe..." "J'ai encore pas mal d'herbe à faire..."
Dans ce tableau intitulé "La Prairie étoilée", par exemple : elle a peint le personnage en atelier à Paris, avec Marion, au printemps. Puis elle a rangé la toile face tournée vers le mur en attendant que la nature recouvre sa splendeur estivale, c'est-à-dire les mois de juillet-août, pour passer au stade second et final d'une cape d'herbe étoilée de fleurs des champs.
On a expliqué la minutie des Flamands dans leurs descriptions de la nature par leur émerveillement devant la beauté et la richesse de la Création.
C'est le même sentiment qui anime VH.
vendredi 17 novembre 2006
7) Bout de journal
Avant-hier, je lui ai montré "son" blog sur un écran de PC chez une amie. N'ayant pas du tout l'habitude des ordinateurs, elle a lu et regardé lentement, puis, en hésitant -"Puis-je me permettre une petite critique ?"-, elle m'a fait les trois remarques suivantes.
Le modèle sur la photo avec les chats n'était pas Anne comme je l'avais écrit, mais Sophie.
Le nom de son deuxième chat est Félie avec un F et non Phélie avec le Ph d'Ophélia qui lui a semblé un peu pompeux.
Dire qu'elle ne peut pas vivre sans chats est exagéré : il suffirait de dire qu'elle préfère avoir des chats plutôt que de vivre sans.
J'ai corrigé.
Dans le dernier livre écrit sur elle, VH a mis en dédicace la liste complète de ses modèles depuis qu'elle fait de la peinture. Il y en a 30. Normal que tout autre qu'elle s'y perde.
Félie, certes à cause d'Ophélia comme je l'imaginais, et plus précisément à cause du vers "La blanche Ophélia flotte comme un grand lys" de elle ne sait plus quel poète, mais à cause, aussi, et surtout, de "félin".
Dans la réalité, je peux le certifier comme témoin direct, quand elle voyage sans ses chats, ce qui lui arrive très rarement, VH ne peut s'empêcher d'appeler plusieurs fois par jour la personne à qui elle les a confiées pour la durée de son absence.
- Je me bats avec les cheveux de Céline, me dit-elle hier. C'est très difficile, les cheveux.
- Pourquoi ?
- Parce qu'il faut rendre à la fois la masse de la chevelure et la texture du cheveu, qu'on comprenne qu'il s'agit d'une masse, la chevelure, et en même temps de cheveux. Il y a des peintres qui y arrivent en peignant les cheveux un à un, comme Van Eyck dans l'Agneau mystique ou Wyeth dans ses portraits d'Helga. Moi, je n'y arrive pas. Et c'est surtout difficile de toute façon quand les cheveux sont bouclés comme ceux de Céline, car, alors, il faut utiliser le trait pour indiquer le mouvement de la boucle. On ne peut pas faire autrement que d'y aller du bout du pinceau.
- Et alors ?
- Alors, j'y vais du bout du pinceau, mais après (geste des mains), je floute.
(Floute, du verbe flouter : rendre flou. Les informaticiens, tous plus ou moins francanglophones, disent bleurer, du verbe to blur : brouiller, troubler. Sfumater. Est-ce que "flouter" est utilisé au Québec ?)
- Avec les doigts, donc ?
- Oui.
Aujourd'hui, ce matin, de 9h30 à 12h30, Van Hove travaille avec Marion, à un autre tableau avec des miroirs.
Il y aura pas mal de scènes avec miroirs dans son exposition de septembre prochain.
Le tableau ci-dessous, qui fait partie de la série, ne figurera cependant pas dans l'expo : déjà parti de l'autre côté de l'Atlantique.
Le vers cité à propos de Félie est d'Arthur Rimbaud :
"Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys
Flotte très lentement, couchée sur ses longs voiles
On entend dans les bois lointains des hallalis"
Un peu pompeux pour une petite Félie, effectivement.
J'ai aussi vérifié la référence à Van Eyck : il peignait bien cheveu par cheveu.
Le modèle sur la photo avec les chats n'était pas Anne comme je l'avais écrit, mais Sophie.
Le nom de son deuxième chat est Félie avec un F et non Phélie avec le Ph d'Ophélia qui lui a semblé un peu pompeux.
Dire qu'elle ne peut pas vivre sans chats est exagéré : il suffirait de dire qu'elle préfère avoir des chats plutôt que de vivre sans.
J'ai corrigé.
Dans le dernier livre écrit sur elle, VH a mis en dédicace la liste complète de ses modèles depuis qu'elle fait de la peinture. Il y en a 30. Normal que tout autre qu'elle s'y perde.
Félie, certes à cause d'Ophélia comme je l'imaginais, et plus précisément à cause du vers "La blanche Ophélia flotte comme un grand lys" de elle ne sait plus quel poète, mais à cause, aussi, et surtout, de "félin".
Dans la réalité, je peux le certifier comme témoin direct, quand elle voyage sans ses chats, ce qui lui arrive très rarement, VH ne peut s'empêcher d'appeler plusieurs fois par jour la personne à qui elle les a confiées pour la durée de son absence.
- Je me bats avec les cheveux de Céline, me dit-elle hier. C'est très difficile, les cheveux.
- Pourquoi ?
- Parce qu'il faut rendre à la fois la masse de la chevelure et la texture du cheveu, qu'on comprenne qu'il s'agit d'une masse, la chevelure, et en même temps de cheveux. Il y a des peintres qui y arrivent en peignant les cheveux un à un, comme Van Eyck dans l'Agneau mystique ou Wyeth dans ses portraits d'Helga. Moi, je n'y arrive pas. Et c'est surtout difficile de toute façon quand les cheveux sont bouclés comme ceux de Céline, car, alors, il faut utiliser le trait pour indiquer le mouvement de la boucle. On ne peut pas faire autrement que d'y aller du bout du pinceau.
- Et alors ?
- Alors, j'y vais du bout du pinceau, mais après (geste des mains), je floute.
(Floute, du verbe flouter : rendre flou. Les informaticiens, tous plus ou moins francanglophones, disent bleurer, du verbe to blur : brouiller, troubler. Sfumater. Est-ce que "flouter" est utilisé au Québec ?)
- Avec les doigts, donc ?
- Oui.
Aujourd'hui, ce matin, de 9h30 à 12h30, Van Hove travaille avec Marion, à un autre tableau avec des miroirs.
Il y aura pas mal de scènes avec miroirs dans son exposition de septembre prochain.
Le tableau ci-dessous, qui fait partie de la série, ne figurera cependant pas dans l'expo : déjà parti de l'autre côté de l'Atlantique.
Le vers cité à propos de Félie est d'Arthur Rimbaud :
"Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys
Flotte très lentement, couchée sur ses longs voiles
On entend dans les bois lointains des hallalis"
Un peu pompeux pour une petite Félie, effectivement.
J'ai aussi vérifié la référence à Van Eyck : il peignait bien cheveu par cheveu.
mercredi 15 novembre 2006
6) Francine Van Hove et ses chats
La scène "Avec ses chats" ci-dessous, photographiée par Mariette Leny dans l'atelier parisien de VH, montre, outre celle-ci en train de dessiner, Sophie posant allongée de dos, le chat Sarah et l'autre Annabelle. Chats de compagnie.
La photo date de quelques années, Sarah et Annabelle sont disparues et ont laissé la place à deux autres félidé(e)s, Malou et Félie, d'aussi bonne compagnie.
VH ne peut vivre sans chats. Est-ce un hasard ? Tous ses modèles "sont" aussi chats qu'elle.
La photo date de quelques années, Sarah et Annabelle sont disparues et ont laissé la place à deux autres félidé(e)s, Malou et Félie, d'aussi bonne compagnie.
VH ne peut vivre sans chats. Est-ce un hasard ? Tous ses modèles "sont" aussi chats qu'elle.
4) Swaen ?
A part celui de VH, Swaen est le nom qu'on retrouvera la plus souvent dans ce blog : mon nom de plume.
La création de ce blog est une initiative que j'ai prise par admiration pour VH et un peu contre l'avis de l'artiste qui n'aime s'exprimer ni sur elle-même, ni sur ce qu'elle fait.
C'est moi qui répondrai aux questions qui seront adressées à VH dans ce blog, après consultation de cette dernière naturellement, mais jamais le peintre elle-même ai-je été prévenu, VH préférant consacrer le maximum de son temps à la peinture.
La création de ce blog est une initiative que j'ai prise par admiration pour VH et un peu contre l'avis de l'artiste qui n'aime s'exprimer ni sur elle-même, ni sur ce qu'elle fait.
C'est moi qui répondrai aux questions qui seront adressées à VH dans ce blog, après consultation de cette dernière naturellement, mais jamais le peintre elle-même ai-je été prévenu, VH préférant consacrer le maximum de son temps à la peinture.
3) Complément ?
Quelles sortes d'informations trouvera-t-on sur ce blog qu'on ne trouvera pas sur le site de la Galerie Alain Blondel ?
Cette photo de Francine Van Hove en train de peindre sa "Partie de campagne", par exemple.
La photo du tableau est sur le site, le tableau est dans la galerie, mais pas cette photo-reportage.
Une question souvent posée aux galeristes Michèle et Alain Blondel : à quand la prochaine exposition de Francine Van Hove ?
Réponse : en septembre 2007.
Cette photo de Francine Van Hove en train de peindre sa "Partie de campagne", par exemple.
La photo du tableau est sur le site, le tableau est dans la galerie, mais pas cette photo-reportage.
Une question souvent posée aux galeristes Michèle et Alain Blondel : à quand la prochaine exposition de Francine Van Hove ?
Réponse : en septembre 2007.
mardi 14 novembre 2006
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