Van Hove a un nouveau modèle. Elle lui a été présentée par Marion. Elle s'appelle Caroline.
Elle remplace Camille, récemment entrée dans une vie professionnelle ne lui laissant plus le loisir de poser régulièrement - et qui avait été également présentée à la peintre par une autre modèle, Céline -. Enfin, "remplace" n'est pas le bon terme, car chaque modèle est unique.
Au premier plan : Féli le Chat, qui a pris l'habitude d'accompagner les modèles dans leur pose et qui, posant ainsi sans le savoir, apparaîtra bientôt dans un tableau en compagnie de Marion.
L'autre chat, Malou, pose lui aussi, habituellement, sur le coussin de droite. Mais ce jour-là, le jour de cette photo, elle venait d'être disputée pour avoir fait pipi sur un sous-vêtement et s'en était allé bouder dans une autre pièce.
vendredi 21 novembre 2008
jeudi 20 novembre 2008
81) A combustion lente
Lors de la préparation de son expo à Château-Landon, je suis naturellement remonté aux premières œuvres de Van Hove. Pour constater, d'accord avec elle, que ce n’était pas… ça. Dans la réalité, Van Hove fait partie des peintres qui mettent longtemps à devenir ce qu’ils sont, des tempéraments artistiques dits « à combustion lente » et auxquels on pourrait ne prédire aucun avenir à leurs débuts. (Son frère Bernar, en revanche, a démarré très tôt sa carrière de dessinateur de presse en faisant des étincelles.)
Tombé sur la première peinture à l’huile de FVH, je lui ai demandé de raconter.
Voici, verbatim :
« Je devais avoir quinze ans. Mes parents m’avaient payé un magnifique attirail de peintre : une boîte de couleurs à l’huile, un chevalet du genre qui s’envole au premier coup de vent un peu fort, et de la toile, qui était du papier imitation toile dans la réalité, c’est moi qui avais choisi, une toile grossière, qui me semblait plus "peintre", plus "artistique". Alors, j’ai voulu peindre quelque chose qui me semblait magnifique : un pommier en fleurs, que je voyais du balcon de la maison de mon arrière-grand-mère, et je voyais aussi, au-delà, l’allée du jardin s'enfonçant vers des lointains brumeux pleins de rêves.
Résultat : une espèce de fromage blanc à la confiture de groseilles. Je n’avais pas réussi à attraper le rose des petites fleurs de pommier. J’avais utilisé du carmin et du blanc, et empâté, comme je croyais qu’il fallait faire, pour faire artiste, encore une fois. Quelle déception ! J’aurais pu tout arrêter. Mais mes parents m’ont obligée à amortir le cadeau en faisant des tableaux représentant des maisons : la maison où toute la famille passait des vacances à La Bernerie, la maison de Papé-Mamé à Château-Landon, celle de Bonne-Maman à Château aussi. Ils étaient tous très contents. Le tableau avec leur maison, Papé-Mamé en étaient ravis, ils l'avaient accroché dans leur chambre, et Papé est mort en l’ayant sous les yeux.
Après seulement -je devais avoir 16-17 ans-, j’ai commencé à peindre pour moi-même. Je me rappelle ainsi, peinte à Nargis, du bord du canal bordé de superbes platanes, une péniche qui s’appelait « Le Silex ».
Tombé sur la première peinture à l’huile de FVH, je lui ai demandé de raconter.
Voici, verbatim :
« Je devais avoir quinze ans. Mes parents m’avaient payé un magnifique attirail de peintre : une boîte de couleurs à l’huile, un chevalet du genre qui s’envole au premier coup de vent un peu fort, et de la toile, qui était du papier imitation toile dans la réalité, c’est moi qui avais choisi, une toile grossière, qui me semblait plus "peintre", plus "artistique". Alors, j’ai voulu peindre quelque chose qui me semblait magnifique : un pommier en fleurs, que je voyais du balcon de la maison de mon arrière-grand-mère, et je voyais aussi, au-delà, l’allée du jardin s'enfonçant vers des lointains brumeux pleins de rêves.
Résultat : une espèce de fromage blanc à la confiture de groseilles. Je n’avais pas réussi à attraper le rose des petites fleurs de pommier. J’avais utilisé du carmin et du blanc, et empâté, comme je croyais qu’il fallait faire, pour faire artiste, encore une fois. Quelle déception ! J’aurais pu tout arrêter. Mais mes parents m’ont obligée à amortir le cadeau en faisant des tableaux représentant des maisons : la maison où toute la famille passait des vacances à La Bernerie, la maison de Papé-Mamé à Château-Landon, celle de Bonne-Maman à Château aussi. Ils étaient tous très contents. Le tableau avec leur maison, Papé-Mamé en étaient ravis, ils l'avaient accroché dans leur chambre, et Papé est mort en l’ayant sous les yeux.
Après seulement -je devais avoir 16-17 ans-, j’ai commencé à peindre pour moi-même. Je me rappelle ainsi, peinte à Nargis, du bord du canal bordé de superbes platanes, une péniche qui s’appelait « Le Silex ».
dimanche 2 novembre 2008
80) MarieO
79)
Voici, avec leurs légendes, les cinq tableaux auxquels j’ai fait allusion dans le message 78).
Le premier est le portrait du père, placé en tout début d’exposition :
« Papa », 1982. Huile sur toile.
Ce portrait de mon père, Pierre Boulitreau, a été peint à Château-Landon durant l’été 1982. Il a nécessité une douzaine de séances de pose, d’une durée de une à deux heures chacune, selon la résistance (au sommeil) du modèle.
Quand je lui proposais de lui mettre la radio ou la télé pour le distraire et l’aider à tenir, « Non non, » me répondait-il, « j’ai ma vie intérieure… »
Deuxième huile : un paysage, qui appartient à un autre grand nostalgique du Château-Landon de son enfance, Pierre, frère aîné de Francine :
« Les Deux rivières », 1989-1990. Huile sur toile.
Un des jolis coins de Château-Landon, peint en deux temps : d’abord sa partie gauche avec le bief, puis sa partie droite avec le Fusain.
La moitié gauche a été terminée en août 1989. Heureusement, car l’année suivante, pour cause de grave sécheresse générale, le bief était réduit à un lit de boue.
Troisième :
« Au bord du Fusain », 1980. Huile sur toile.
(Bien avant la tempête du 7 août.)
Le paysage a été peint sur le motif, mais sans les deux jeunes femmes.
Les personnages, même quand ils doivent figurer dans des scènes d’extérieur, sont toujours peints en atelier, pour éviter à la fois le soleil et les curieux.
Quatrième : un tableau sans légende celui-là, assez ancien, datant d’une époque où il arrivait encore à Van Hove de travailler d’imagination en ce qui concerne le décor :
Puis :
« Esquisse d’une aile », 1991. Huile sur toile.
Mes titres de tableau sont tantôt purement indicatifs (« Les Pommiers », « Draps blancs », etc.), tantôt plus chargés de signification.
« Esquisse d’une aile » fait partie de la seconde catégorie. Le tableau aurait pu aussi s’appeler « Moitié d’ange », ou « Elle aimerait voler », ou « Rêve d’envol ».
Cinquième huile originale :
« Lumière d’hiver », 1989. Huile sur toile.
Tous mes personnages sont peints d’après modèles. Les séances de pose ont lieu invariablement entre 9h30 et 12h30, avec une interruption au milieu.
Ce tableau représente un de mes modèles (Karen) pendant sa pause-thé dans l’atelier. C’est l’hiver et le soleil n’est plus que lumière, effectivement, et mieux vaut compter sur un radiateur et un bol brûlant entre ses paumes pour se réchauffer.
Et pour finir, ce tableau, dont il a déjà été question (message 66), et dont la présence était absolument nécessaire même s’il n’a pas été possible d’exposer l’original :
« Château-Landon », reproduction par « »Boucles d’Art » d’une huile sur toile de 1993-1994.
Peint durant deux étés consécutifs dans la cour de la maison que mon père possédait rue Charles de Gaulle.
Il était très fier de son mur de fleurs : une magnifique bignone agrémentée de volubilis.
Le premier est le portrait du père, placé en tout début d’exposition :
« Papa », 1982. Huile sur toile.
Ce portrait de mon père, Pierre Boulitreau, a été peint à Château-Landon durant l’été 1982. Il a nécessité une douzaine de séances de pose, d’une durée de une à deux heures chacune, selon la résistance (au sommeil) du modèle.
Quand je lui proposais de lui mettre la radio ou la télé pour le distraire et l’aider à tenir, « Non non, » me répondait-il, « j’ai ma vie intérieure… »
Deuxième huile : un paysage, qui appartient à un autre grand nostalgique du Château-Landon de son enfance, Pierre, frère aîné de Francine :
« Les Deux rivières », 1989-1990. Huile sur toile.
Un des jolis coins de Château-Landon, peint en deux temps : d’abord sa partie gauche avec le bief, puis sa partie droite avec le Fusain.
La moitié gauche a été terminée en août 1989. Heureusement, car l’année suivante, pour cause de grave sécheresse générale, le bief était réduit à un lit de boue.
Troisième :
« Au bord du Fusain », 1980. Huile sur toile.
(Bien avant la tempête du 7 août.)
Le paysage a été peint sur le motif, mais sans les deux jeunes femmes.
Les personnages, même quand ils doivent figurer dans des scènes d’extérieur, sont toujours peints en atelier, pour éviter à la fois le soleil et les curieux.
Quatrième : un tableau sans légende celui-là, assez ancien, datant d’une époque où il arrivait encore à Van Hove de travailler d’imagination en ce qui concerne le décor :
Puis :
« Esquisse d’une aile », 1991. Huile sur toile.
Mes titres de tableau sont tantôt purement indicatifs (« Les Pommiers », « Draps blancs », etc.), tantôt plus chargés de signification.
« Esquisse d’une aile » fait partie de la seconde catégorie. Le tableau aurait pu aussi s’appeler « Moitié d’ange », ou « Elle aimerait voler », ou « Rêve d’envol ».
Cinquième huile originale :
« Lumière d’hiver », 1989. Huile sur toile.
Tous mes personnages sont peints d’après modèles. Les séances de pose ont lieu invariablement entre 9h30 et 12h30, avec une interruption au milieu.
Ce tableau représente un de mes modèles (Karen) pendant sa pause-thé dans l’atelier. C’est l’hiver et le soleil n’est plus que lumière, effectivement, et mieux vaut compter sur un radiateur et un bol brûlant entre ses paumes pour se réchauffer.
Et pour finir, ce tableau, dont il a déjà été question (message 66), et dont la présence était absolument nécessaire même s’il n’a pas été possible d’exposer l’original :
« Château-Landon », reproduction par « »Boucles d’Art » d’une huile sur toile de 1993-1994.
Peint durant deux étés consécutifs dans la cour de la maison que mon père possédait rue Charles de Gaulle.
Il était très fier de son mur de fleurs : une magnifique bignone agrémentée de volubilis.
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