vendredi 3 octobre 2008

78) Pas comme les autres

Cette exposition n’a pas été comme les autres. Pour certaines raisons, le nombre d’œuvres originales a dû être réduit à cinq anciennes en ce qui concerne la peinture et trois en ce qui concerne le dessin. Le reste a consisté en reproductions, d’ailleurs excellentes, par « Nouvelles Images » ou par « Boucles d’Art ».
Quel était le but de l’opération pour Van Hove, de toute façon ?
Pas de vendre. Et pas non plus de se faire connaître à Château-Landon, sachant qu’elle était entièrement satisfaite de son anonymat dans le village et aurait préféré le garder.
Dans la réalité, il s’est agi pour elle,
- d’abord, de faire plaisir aux deux responsables locaux des Journées du Patrimoine à Château-Landon qui étaient venus lui offrir d’être l’invitée d’honneur de cette manifestation : Daniel Carroué, conseiller municipal et très sympathique voisin, et Claude Poireau, Président du Groupe « Histoire et Archéologie », dont le dévouement à la cause de la promotion de Château-Landon fait l'admiration générale.
- Et deuxièmement,

Francine et son père en promenade à Château-Landon en avril 2000

de rendre hommage à son père et, à travers lui, à ses ascendants nés et/ou ayant vécu à Château-Landon depuis elle ne savait pas combien de générations, des deux côtés de sa famille.
(Egalement décisif pour le peintre : l'attrait de la salle prévue pour l'exposition à l'Abbaye Saint-Séverin, avec sa belle enfilade de croisées d'ogives.)
Au-delà du portrait peint du père de FVH, Pierre Boulitreau, l’exposition commençait ainsi par une galerie de portraits : arrière arrière-grands-parents, arrière grands-parents, etc.

jeudi 2 octobre 2008

On peut aussi dire de cette exposition qu’elle était didactique, le peintre expliquant pourquoi elle la faisait. Ce qui se traduisait par des petits mots sous chaque photo et sous presque toutes les peintures.


La photo la plus importante était celle de sa grand-mère paternelle, Elmire Boulitreau, née Farnault (et dite Mamé par ses petits enfants), qui venait en conclusion de la série et dont il était dit :
Pour moi, Château-Landon n’est pas seulement le village de vacances de mon enfance. C’est aussi mon lieu de naissance comme peintre, l’endroit où j’ai commencé à peindre, encouragée par mes parents et, surtout, par l’exemple de ma grand-mère qui dessinait très bien et dont je conserve précieusement plusieurs aquarelles.
Peu de photos ressemblantes de Mamé nous sont parvenues. Tout techniquement déficient qu’il soit, ce portrait fait partie des meilleurs.


Mamé appréciait rarement les photographies qu'on faisait d'elle et beaucoup ont sans doute été victimes de son intransigeance esthétique.
Celle-ci, entre autres, qui nous est quand même parvenue :

Mes grands-parents paternels se sont également mariés à Château-Landon, en 1911.
Voici la noce photographiée devant le magasin de chaussures et bonneterie de mes arrière grands-parents Farnault-Houy.
La mariée n’a pas aimé cette photo et l’a déchirée ; heureusement, son fils (mon père) a pu en sauver les morceaux et la reconstituer.


("Mais," me fait-on remarquer,
"parlant de Mamé,
on ne peut pas ne pas parler de Papé."

Papé, c'est-à-dire Georges Boulitreau,
grand-père de Francine,
qui a été par ailleurs maire de Château-Landon fin des années 40,
et dont le portrait figurait également dans l'expo photo.
Mamé et Papé, ou plus exactement,
PapéMamé,
aussi inséparables dans le souvenir du peintre
qu'ils l'étaient dans leur vie.)
Une autre photo très intéressante, ou plutôt deux, qui se trouvaient associées dans la présentation :Photo du haut :
L’arrière de la maison que mes arrière-grands-parents Farnault se sont fait construire, rue de Montargis, en 1913.
Sur le perron : Papé, en militaire, et Mamé.
Mon grand-père est en permission et porte la barbe du Poilu ; c’est en effet la guerre 1914-18, dont il reviendra sauf mais gravement blessé et gazé.


En bas :
La maison aujourd'hui, un siècle plus tard à cinq ans près.
C’est cette maison que j’habite depuis maintenant six ans après avoir eu l’occasion inespérée de la racheter en l’an 2000.
Un moment « sortie de la famille » et victime de graves déprédations dans l’intervalle, la maison a dû être complètement restaurée. Le petit atelier de cordonnier à droite, qui avait brûlé, a été remplacé par un plus grand atelier de peintre. La restauration a pu se faire presque à l’identique grâce à l’habileté d’artisans locaux.
Pour en terminer avec les photos de famille, ces deux dernières :

C’est à Château-Landon, berceau de leurs deux familles, que mes parents se sont rencontrés pendant des vacances d’été.
C’est aussi là qu’ils se sont mariés en 1934 et qu’ils nous ont emmenés régulièrement en vacances durant toute notre enfance.

(La petite Francine est encore blonde à l'époque.)

Les enfants Boulitreau en vacances à Château-Landon en 1952.
Avec nos parents, nos grands-parents des deux côtés (Boulitreau et Ragot), et notre arrière-grand-mère Farnault, nous vivions tous rue de Montargis (devenue Charles de Gaulle), dans trois maisons à quelques pas les unes des autres.

(Francine 4e en partant de la gauche.)