Quelques minutes suffisent pour le vérifier.
« Etre modèle », explique Van Hove, « pour un peintre figuratif dans mon genre, demande beaucoup de travail et de courage physique, ainsi que la débutante peut s’en rendre compte dès la première séance de dessin (de trois heures), sans arrêts autres qu’un thé au bout d’une heure et demie. Pas de mondanités, pas de psychanalyse : on prend les poses indiquées et on les tient. On les tient le mieux possible. Je suis patiente, et fais le maximum pour le confort de mon modèle, en recourant à toutes sortes de prothèses, comme un manche à balai sous un coude tenu haut, ou une pile de livres et revues sous un pied. Mais il faut tenir –et la même pose exactement- pendant des semaines parfois. Tout le monde n’est pas capable de le faire, n’a pas la volonté et la persévérance nécessaires. Bizarre « activité » pour des jeunes filles toutes plus ou moins élevées, sinon dans le culte de la vitesse, du moins dans l’idée que travailler, c’est bouger. Et cela encore à une époque où tous les autres arts visuels se sont donnés les moyens techniques de faire comme si la vie n’était que mouvement. »
Not so easy to model. Even a gesture as simple as Camille’s in 61) is hard to hold. “For a figurative painter of my sort”, says Van Hove, “modelling is a demanding job, which requires hard physical work and a good deal of courage –as any beginner will soon find out at her very first sitting, which lasts for three hours without a break, apart from a cup of tea half way through. No polite exchanges no psychoanalysis: poses are proposed, taken and held. As best they can. I am patient and do my utmost to make my model comfortable, calling on all sorts of artifical props, like a broom handle to support an uplifted elbow or a pile of books and magazines placed under one foot. But exactly the same pose must be assumed sometimes for weeks on end. Not everyone is able to do it, for lack of the will-power and perseverance it demands. A strange “activity” for young women all more or less nurtured, if not on the cult of speed, at least on the idea that work entails motion. Still more so in a period when all the other visual arts have acquired the technical means of making out that in life movement is everything.” |