Réponse n°2 à la question "Pourquoi ce thème de la démultiplication des corps" ?
Dans la réalité, même pour des scènes à plusieurs personnages, Van Hove ne travaille jamais qu'en tête-à-tête avec ses modèles. Les cas sont extrêmement rares de séances de pose à deux modèles. Personnellement, je n'en connais qu'un, pour la préparation en dessin d'un hommage à Degas.Pour un tableau comme celui-ci, Van Hove a commencé à chercher des attitudes avec Isabelle, puis avec Johanna, puis avec Céline, puis avec Karen. Quatre personnages, quatre modèles différents = quatre séries de tête-à-tête.
C'est que le thème majeur de Van Hove est l'intimité féminine. Son talent commence d'ailleurs avec sa capacité à donner à son modèle l'impression d'être complètement seule dans l'atelier, et que le peintre, pourrait tout aussi bien ne pas être là.
Une scène de groupe se créé à partir de solitudes. Scènes de groupe de solitudes. L'art d'être intime non pas les unes avec les autres, mais chacune dans son coin.
Voilà comment il faut comprendre ce thème des miroirs triptyque,dans le droit fil de tableaux plus anciens à plusieurs personnages différents : une autre manière d'être complètement seule à plusieurs.
vendredi 22 juin 2007
mercredi 20 juin 2007
36) Triptyques
Van Hove a été malade fin mai. Une sale bronchite compliquée d’un méchant mal de dos. Le tout aggravé par le refus du peintre de lâcher ses pinceaux ne serait-ce qu’un seul jour.
Ne mangeant presque plus, elle a beaucoup maigri.
Mais là, ça va mieux. Elle remonte la pente.
La semaine dernière, elle s’est sentie assez bien pour travailler dehors avec un de ses modèles, qui était Marion, et qu’elle a donc emmenée en week-end campagnard à Château-Landon.Le tableau de plein air qu’elle a en vue pour cet été et où Marion apparaîtra lisant assise dans l’herbe et adossée à un arbre a déjà reçu son titre : Le Vieux Prunier.
De mon côté, voyant Van Hove si mal en point, j’avais perdu toute envie de discuter peinture et d’écrire dans ce blog.
Mais, comme je viens de le dire, tout va mieux, et nous y revoilà.
Quel sera le thème de son expo de septembre prochain ? lui ai-je demandé. Car il y a toujours un thème dans ses expositions.
Cette fois-ci, le thème sera la démultiplication des corps de ses modèles dans des miroirs triptyques.
Deux miroirs ont été utilisés. Un petit à glaces biseautées du genre de ceux qu’on trouvait jadis accrochés à un clou dans la cuisine et dont nos grand-pères se servaient pour se raser quand ils n’avaient pas d’autre endroit pour faire leur toilette au temps où les salles de bain étaient encore un luxe et rares. Et un grand en provenance d’un atelier de couture et datant des années 1930, un Brot de 2 mètres de haut, qu’elle a trouvé au Marché aux Puces de Clignancourt… Non, pardon !, pas qu’elle a trouvé, elle, car FVH évite personnellement de mettre les pieds dans tout qui ressemble à un marché aux Puces ou à une brocante ou un vide-grenier, à cause de leur ambiance qu’elle trouve mortuaire. Le seul cimetière où elle se sent à l’aise étant celui de Château-Landon qu’elle considère plus ou moins comme un jardin –du moins, je le suppose- à cause des pots de fleurs qu’elle y apporte et y entretient sur les tombes de ses parents et grands-parents paternels.
Bref, pour en revenir à son triptyque spéculaire de chez Brot : ce sont des amis qui l’ont cherché pour elle dans la réalité, et l’ont finalement déniché aux Puces de Clignancourt après de longues recherches. Un meuble pesant un âne mort, selon les termes du marchand à qui il a été demandé de le livrer à Montparnasse.
Exemple de tableau fait avec le petit miroir à trois pans :Exemple d’un autre avec le grand cette fois :Pourquoi ce thème de la démultiplication des corps ?
C’est quoi, l’idée ?
Réponse n° 1 : commençant toujours par des recherches d’attitudes au crayon, Van Hove se retrouve, automatiquement, au moment de passer à la peinture, devant l'obligation de partir d’un dessin plutôt que d’un autre et d’éliminer. Dilemme. Tant il est vrai que, comme l’a si bien dit Gide, « choisir, ce n’est pas tant élire qu’exclure » et « se priver du reste. » Et doute : même si un dessin lui semble sur le moment mériter plus particulièrement d’être retenu, comment être sûre que c'est vraiment le bon choix ? Car cette jeune femme, Marion ou Céline ou Julia ou Rivka, qu’elle a finalement décidé de représenter de dos à contre-jour, était belle aussi de trois-quarts et sous un autre éclairage…
Dans plusieurs de ses anciens tableaux, Van Hove s’est sortie de ce dilemme en peignant, en même temps que son ou ses personnages « réels », ses dessins préparatoires accrochés au mur de son atelier.
Ne mangeant presque plus, elle a beaucoup maigri.
Mais là, ça va mieux. Elle remonte la pente.
La semaine dernière, elle s’est sentie assez bien pour travailler dehors avec un de ses modèles, qui était Marion, et qu’elle a donc emmenée en week-end campagnard à Château-Landon.Le tableau de plein air qu’elle a en vue pour cet été et où Marion apparaîtra lisant assise dans l’herbe et adossée à un arbre a déjà reçu son titre : Le Vieux Prunier.
De mon côté, voyant Van Hove si mal en point, j’avais perdu toute envie de discuter peinture et d’écrire dans ce blog.
Mais, comme je viens de le dire, tout va mieux, et nous y revoilà.
Quel sera le thème de son expo de septembre prochain ? lui ai-je demandé. Car il y a toujours un thème dans ses expositions.
Cette fois-ci, le thème sera la démultiplication des corps de ses modèles dans des miroirs triptyques.
Deux miroirs ont été utilisés. Un petit à glaces biseautées du genre de ceux qu’on trouvait jadis accrochés à un clou dans la cuisine et dont nos grand-pères se servaient pour se raser quand ils n’avaient pas d’autre endroit pour faire leur toilette au temps où les salles de bain étaient encore un luxe et rares. Et un grand en provenance d’un atelier de couture et datant des années 1930, un Brot de 2 mètres de haut, qu’elle a trouvé au Marché aux Puces de Clignancourt… Non, pardon !, pas qu’elle a trouvé, elle, car FVH évite personnellement de mettre les pieds dans tout qui ressemble à un marché aux Puces ou à une brocante ou un vide-grenier, à cause de leur ambiance qu’elle trouve mortuaire. Le seul cimetière où elle se sent à l’aise étant celui de Château-Landon qu’elle considère plus ou moins comme un jardin –du moins, je le suppose- à cause des pots de fleurs qu’elle y apporte et y entretient sur les tombes de ses parents et grands-parents paternels.
Bref, pour en revenir à son triptyque spéculaire de chez Brot : ce sont des amis qui l’ont cherché pour elle dans la réalité, et l’ont finalement déniché aux Puces de Clignancourt après de longues recherches. Un meuble pesant un âne mort, selon les termes du marchand à qui il a été demandé de le livrer à Montparnasse.
Exemple de tableau fait avec le petit miroir à trois pans :Exemple d’un autre avec le grand cette fois :Pourquoi ce thème de la démultiplication des corps ?
C’est quoi, l’idée ?
Réponse n° 1 : commençant toujours par des recherches d’attitudes au crayon, Van Hove se retrouve, automatiquement, au moment de passer à la peinture, devant l'obligation de partir d’un dessin plutôt que d’un autre et d’éliminer. Dilemme. Tant il est vrai que, comme l’a si bien dit Gide, « choisir, ce n’est pas tant élire qu’exclure » et « se priver du reste. » Et doute : même si un dessin lui semble sur le moment mériter plus particulièrement d’être retenu, comment être sûre que c'est vraiment le bon choix ? Car cette jeune femme, Marion ou Céline ou Julia ou Rivka, qu’elle a finalement décidé de représenter de dos à contre-jour, était belle aussi de trois-quarts et sous un autre éclairage…
Dans plusieurs de ses anciens tableaux, Van Hove s’est sortie de ce dilemme en peignant, en même temps que son ou ses personnages « réels », ses dessins préparatoires accrochés au mur de son atelier.
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