Je dirai un peu plus tard pourquoi, dans ce blog sur Van Hove, j’écris sur le CNEA.
Le CNEA est une association Loi 1901 qui fait du lobbying pour la défense et la promotion des enseignements artistiques en milieu scolaire de la maternelle à l’université, les enseignements en question étant, principalement mais non exclusivement, la musique et l’art pictural (dessin et arts plastiques).
À l’époque où j’ai connu son Secrétaire Général, Alain Casabona, le CNEA avait ses bureaux dans un immeuble bourgeois et ordinaire du côté de la rue du Bac. Mais en 2002, Alain a pu s'installer avec sa petite équipe là où Pablo Picasso a peint Guernica en 1937, à savoir dans un atelier au dernier étage d’un hôtel du XVIe siècle situé 7, rue des Grands-Augustins, dans le 6e arrondissement de Paris, à deux pas de la Seine (visite gratuite et sur rendez-vous recommandée). Photo ci-dessous.
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Pablo Picasso : Alain Casabona, qui est toujours à la recherche de célébrités pour cautionner son action, ne pouvait rêver mieux comme renfort tutélaire.
Maintenant, voici une photo prise dans l’Atelier et qui résume ce en quoi le cas CNEA-Alain Casabona me semble fascinant :
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À gauche, on voit le piano sur lequel Alain semble capable de jouer tout ce que l’histoire de la musique compte de chefs-d’œuvre classiques et de faire revivre cette tradition avec une passion communicative. À droite, l'affiche de l'exposition de Picasso qui a eu lieu à Milan en 1953, complétée par une série de reproductions de dessins sur le même thème de "Guernica" accrochées tout autour de la pièce.
A gauche, la musique classique toujours au pinacle comme pratique artistique. A droite, la peinture moderne et, allant de pair avec la promotion de cet art, le bannissement de la peinture classique comme pratique.
Au CNEA et dans l'ensemble de notre société, on peut continuer à jouer du piano comme au XIXe siècle, mais plus question de dessiner comme Ingres ou Raphaël.
Ce que je voudrais ajouter ici, ce sont les citations suivantes concernant Picasso avec qui je sais Alain Casabona totalement et pieusement en phase :
C’est Brassaï qui raconte : "Un jour que je visitais une exposition de dessins d’enfants en compagnie de Picasso, celui-ci me dit : « Quand j’avais leur âge, je dessinais comme Raphaël, mais il m’a fallu toute une vie pour dessiner comme eux. »
« Picasso se plaignait de n’avoir jamais su peindre comme un enfant.» (Extrait de « Le Printemps des génies, les enfants prodiges », ouvrage édité par la Bibliothèque Nationale et Robert Laffont en 1993.)
« Mes tout premiers dessins n’auraient jamais pu figurer dans une exposition de dessins d’enfants. » (Id.)
« Une chose curieuse, c’est que je n’ai jamais fait de dessins d’enfant. Jamais. » (Id.)