Quand ses modèles se marient ou franchissent le cap des dix années de travail avec elle, FVH leur fait cadeau d’un dessin de leur choix.
L’autre jour, la récipiendaire Julia, après avoir balancé pendant des mois entre ce dessin et cet autre, s'est finalement décidée pour le premier.
Pourquoi pas le second ? Question intéressante.
Parce que c’est petit chez elle, expliqua Julia. Parce que ce dessin-là, le second, aurait été trop présent dans son intérieur. Parce que les gens auraient pu ne pas comprendre. Parce qu’ils risquaient d’y voir un portrait d’elle avant d’y voir un Van Hove. Parce que c’était un Van Hove qu’elle voulait, et pas un portrait d’elle. Pas elle toute nue, mais un dessin signé Van Hove. Parce que ce nu en pied, c’aurait été « trop » chez elle. Alors que dans une galerie, dans la prochaine expo chez Blondel, par exemple, parmi d’autres nus d’après d’autres modèles, ça, oui. Ou alors dans un autre intérieur que le sien parmi d’autres dessins ou peintures.
lundi 19 février 2007
vendredi 16 février 2007
23) Réponse à Sejan
Merci pour ce long commentaire dont je me permettrai de ne retenir que les réflexions sur Picasso et Rembrandt à propos de dessin.
Quand elle est au Louvre et qu’elle se retrouve dans la salle des Rembrandt, FVH s’arrête toujours longuement devant les portraits du maître, y compris ses autoportraits et le portrait de Saskia dans le rôle de Bethsabée au bain. Sa peinture –seulement les sujets profanes, à l’exclusion des religieux- l’émerveille. Ses dessins l’intéressent nettement moins en revanche, et elle n’est allé voir ni l’exposition du Louvre « Rembrandt dessinateur », ni celle de l’Institut Néerlandais mentionnée par Sejan.
Dans le cas de Picasso, c’est l’inverse : autant ses dessins l’impressionnent, autant sa peinture l’indiffère.
Elle ne dit pas que les dessins de Rembrandt et la peinture de Picasso ne sont pas dignes d’intérêt : seulement que, elle, FVH, qui a peu de temps et d’énergie à consacrer à des expositions…
Elle a lu ce qu’Eugène Fromentin a écrit sur Rembrandt et a le même sentiment, en ce qui concerne les tableaux de ce dernier, de se trouver devant un travail d’alchimiste.
Picasso, lui, n’est pas un alchimiste, mais un sorcier, avec ce que cela comporte de roublardise occasionnelle.
À propos de Rembrandt, on peut aussi lire Roger de Piles, théoricien de l’art du XVIIe siècle, à qui l’on doit un classement des peintres selon les quatre critères de la composition, du dessin, de la couleur et de l’expression, et où le maître flamand se voit noté 6 sur 20 en dessin mais 17 pour la couleur (contre 18 et 12 pour Raphaël).
Raphaël… Faut-il croire Picasso quand il affirme avoir dessiné comme lui dès l’enfance ? On ne peut que réserver son jugement et même douter sachant que la collection de dessins de jeunesse qu'il a léguée au Musée de Barcelone est vide de crayonnages antérieurs à 1891, année de ses 10 ans.
Pour en revenir à Roger de Piles, rien de plus facile que de se moquer de son classement et de son « Cours de peinture par principes » de 1708. Il n’en reste pas moins que certains peintres sont effectivement plus dessinateurs que d'autres, comme Raphaël -ou Picasso-, versus Rembrandt ou Pierre Bonnard.
Van Hove , quant à elle, a choisi de suivre, en disciple admirative, les traces de Raphaël, Léonard de Vinci, Michel-Ange et autres Renaissants italiens. Appelons cela la voie de Raphaël.
Quand elle est au Louvre et qu’elle se retrouve dans la salle des Rembrandt, FVH s’arrête toujours longuement devant les portraits du maître, y compris ses autoportraits et le portrait de Saskia dans le rôle de Bethsabée au bain. Sa peinture –seulement les sujets profanes, à l’exclusion des religieux- l’émerveille. Ses dessins l’intéressent nettement moins en revanche, et elle n’est allé voir ni l’exposition du Louvre « Rembrandt dessinateur », ni celle de l’Institut Néerlandais mentionnée par Sejan.
Dans le cas de Picasso, c’est l’inverse : autant ses dessins l’impressionnent, autant sa peinture l’indiffère.
Elle ne dit pas que les dessins de Rembrandt et la peinture de Picasso ne sont pas dignes d’intérêt : seulement que, elle, FVH, qui a peu de temps et d’énergie à consacrer à des expositions…
Elle a lu ce qu’Eugène Fromentin a écrit sur Rembrandt et a le même sentiment, en ce qui concerne les tableaux de ce dernier, de se trouver devant un travail d’alchimiste.
Picasso, lui, n’est pas un alchimiste, mais un sorcier, avec ce que cela comporte de roublardise occasionnelle.
À propos de Rembrandt, on peut aussi lire Roger de Piles, théoricien de l’art du XVIIe siècle, à qui l’on doit un classement des peintres selon les quatre critères de la composition, du dessin, de la couleur et de l’expression, et où le maître flamand se voit noté 6 sur 20 en dessin mais 17 pour la couleur (contre 18 et 12 pour Raphaël).
Raphaël… Faut-il croire Picasso quand il affirme avoir dessiné comme lui dès l’enfance ? On ne peut que réserver son jugement et même douter sachant que la collection de dessins de jeunesse qu'il a léguée au Musée de Barcelone est vide de crayonnages antérieurs à 1891, année de ses 10 ans.
Pour en revenir à Roger de Piles, rien de plus facile que de se moquer de son classement et de son « Cours de peinture par principes » de 1708. Il n’en reste pas moins que certains peintres sont effectivement plus dessinateurs que d'autres, comme Raphaël -ou Picasso-, versus Rembrandt ou Pierre Bonnard.
Van Hove , quant à elle, a choisi de suivre, en disciple admirative, les traces de Raphaël, Léonard de Vinci, Michel-Ange et autres Renaissants italiens. Appelons cela la voie de Raphaël.
vendredi 9 février 2007
22) Au CNEA (2)
Je dirai un peu plus tard pourquoi, dans ce blog sur Van Hove, j’écris sur le CNEA.
Le CNEA est une association Loi 1901 qui fait du lobbying pour la défense et la promotion des enseignements artistiques en milieu scolaire de la maternelle à l’université, les enseignements en question étant, principalement mais non exclusivement, la musique et l’art pictural (dessin et arts plastiques).
À l’époque où j’ai connu son Secrétaire Général, Alain Casabona, le CNEA avait ses bureaux dans un immeuble bourgeois et ordinaire du côté de la rue du Bac. Mais en 2002, Alain a pu s'installer avec sa petite équipe là où Pablo Picasso a peint Guernica en 1937, à savoir dans un atelier au dernier étage d’un hôtel du XVIe siècle situé 7, rue des Grands-Augustins, dans le 6e arrondissement de Paris, à deux pas de la Seine (visite gratuite et sur rendez-vous recommandée). Photo ci-dessous. Pablo Picasso : Alain Casabona, qui est toujours à la recherche de célébrités pour cautionner son action, ne pouvait rêver mieux comme renfort tutélaire.
Maintenant, voici une photo prise dans l’Atelier et qui résume ce en quoi le cas CNEA-Alain Casabona me semble fascinant : À gauche, on voit le piano sur lequel Alain semble capable de jouer tout ce que l’histoire de la musique compte de chefs-d’œuvre classiques et de faire revivre cette tradition avec une passion communicative. À droite, l'affiche de l'exposition de Picasso qui a eu lieu à Milan en 1953, complétée par une série de reproductions de dessins sur le même thème de "Guernica" accrochées tout autour de la pièce.
A gauche, la musique classique toujours au pinacle comme pratique artistique. A droite, la peinture moderne et, allant de pair avec la promotion de cet art, le bannissement de la peinture classique comme pratique.
Au CNEA et dans l'ensemble de notre société, on peut continuer à jouer du piano comme au XIXe siècle, mais plus question de dessiner comme Ingres ou Raphaël.
Ce que je voudrais ajouter ici, ce sont les citations suivantes concernant Picasso avec qui je sais Alain Casabona totalement et pieusement en phase :
C’est Brassaï qui raconte : "Un jour que je visitais une exposition de dessins d’enfants en compagnie de Picasso, celui-ci me dit : « Quand j’avais leur âge, je dessinais comme Raphaël, mais il m’a fallu toute une vie pour dessiner comme eux. »
« Picasso se plaignait de n’avoir jamais su peindre comme un enfant.» (Extrait de « Le Printemps des génies, les enfants prodiges », ouvrage édité par la Bibliothèque Nationale et Robert Laffont en 1993.)
« Mes tout premiers dessins n’auraient jamais pu figurer dans une exposition de dessins d’enfants. » (Id.)
« Une chose curieuse, c’est que je n’ai jamais fait de dessins d’enfant. Jamais. » (Id.)
Le CNEA est une association Loi 1901 qui fait du lobbying pour la défense et la promotion des enseignements artistiques en milieu scolaire de la maternelle à l’université, les enseignements en question étant, principalement mais non exclusivement, la musique et l’art pictural (dessin et arts plastiques).
À l’époque où j’ai connu son Secrétaire Général, Alain Casabona, le CNEA avait ses bureaux dans un immeuble bourgeois et ordinaire du côté de la rue du Bac. Mais en 2002, Alain a pu s'installer avec sa petite équipe là où Pablo Picasso a peint Guernica en 1937, à savoir dans un atelier au dernier étage d’un hôtel du XVIe siècle situé 7, rue des Grands-Augustins, dans le 6e arrondissement de Paris, à deux pas de la Seine (visite gratuite et sur rendez-vous recommandée). Photo ci-dessous. Pablo Picasso : Alain Casabona, qui est toujours à la recherche de célébrités pour cautionner son action, ne pouvait rêver mieux comme renfort tutélaire.
Maintenant, voici une photo prise dans l’Atelier et qui résume ce en quoi le cas CNEA-Alain Casabona me semble fascinant : À gauche, on voit le piano sur lequel Alain semble capable de jouer tout ce que l’histoire de la musique compte de chefs-d’œuvre classiques et de faire revivre cette tradition avec une passion communicative. À droite, l'affiche de l'exposition de Picasso qui a eu lieu à Milan en 1953, complétée par une série de reproductions de dessins sur le même thème de "Guernica" accrochées tout autour de la pièce.
A gauche, la musique classique toujours au pinacle comme pratique artistique. A droite, la peinture moderne et, allant de pair avec la promotion de cet art, le bannissement de la peinture classique comme pratique.
Au CNEA et dans l'ensemble de notre société, on peut continuer à jouer du piano comme au XIXe siècle, mais plus question de dessiner comme Ingres ou Raphaël.
Ce que je voudrais ajouter ici, ce sont les citations suivantes concernant Picasso avec qui je sais Alain Casabona totalement et pieusement en phase :
C’est Brassaï qui raconte : "Un jour que je visitais une exposition de dessins d’enfants en compagnie de Picasso, celui-ci me dit : « Quand j’avais leur âge, je dessinais comme Raphaël, mais il m’a fallu toute une vie pour dessiner comme eux. »
« Picasso se plaignait de n’avoir jamais su peindre comme un enfant.» (Extrait de « Le Printemps des génies, les enfants prodiges », ouvrage édité par la Bibliothèque Nationale et Robert Laffont en 1993.)
« Mes tout premiers dessins n’auraient jamais pu figurer dans une exposition de dessins d’enfants. » (Id.)
« Une chose curieuse, c’est que je n’ai jamais fait de dessins d’enfant. Jamais. » (Id.)
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