jeudi 21 décembre 2006
13) Rencontre improbable
Le 8 décembre, une certaine Karen F., professeur d'arts plastiques, a présenté sa thèse de doctorat en "art et sciences de l'art, section arts plastiques" à Paris 1, devant -entre autres sommités universitaires- un certain Jacques C., Directeur de Recherche et professeur émérite.
La coïncidence est que Francine Van Hove a eu Karen F. comme modèle pendant 20 ans et Jacques C. comme condisciple lors de ses études en dessin et arts plastiques à Claude B pendant 3 ans.
La thèse de Karen, intitulée "Entre, comme", a valu à à son auteure d'être reçue avec la mention très honorable et les félicitations du jury.
vendredi 8 décembre 2006
12) Héritage
La réponse à la question de Chipou "De qui Francine Van Hove est-elle le plus l'héritière, dans l'histoire de l'art ?" ne m’a pas semblé satisfaisante et j’y suis revenu à plusieurs reprises avec elle.
Voici ce que j’ai obtenu en complément.
Elle a d’abord hérité son goût du dessin de sa grand-mère maternelle, Mamé. Mais sans doute aussi de son frère aîné qui avait également un bon petit coup de crayon qu’il utilisait pour s’approprier –mentalement- des oiseaux sauvages quand il ne courait pas la campagne pour poser de vrais pièges.
Sans s’intéresser particulièrement à l’art en général, les parents de Francine l’ont encouragée à faire du dessin et de la peinture. C'est à eux qu'elle doit son premier matériel de peinture, cadeau : une boîte de tubes de couleur à l’huile, des pinceaux, un petit chevalet de campagne et du papier imitation grosse toile.
Enfant, on hérite de toutes sortes de choses qu’on met ensuite des années à identifier comme héritages culturels. Ainsi, chez elle, l’idée que c’est dehors que ça se passe, la beauté, comme d’ailleurs la laideur, sachant qu'en tant que peintre, elle ne s'intéresse qu'aux aspects esthétiques du monde extérieur.
C’est dehors que ça se passe : la conséquence directe et pratique de ce principe qu’elle n’a jamais remis en cause est que VH ne peint qu'en présence de modèles vivants quand il s'agit de créer personnages et en pleine nature quand il s'agit de paysages.
La suite au prochain numéro.
Voici ce que j’ai obtenu en complément.
Elle a d’abord hérité son goût du dessin de sa grand-mère maternelle, Mamé. Mais sans doute aussi de son frère aîné qui avait également un bon petit coup de crayon qu’il utilisait pour s’approprier –mentalement- des oiseaux sauvages quand il ne courait pas la campagne pour poser de vrais pièges.
Sans s’intéresser particulièrement à l’art en général, les parents de Francine l’ont encouragée à faire du dessin et de la peinture. C'est à eux qu'elle doit son premier matériel de peinture, cadeau : une boîte de tubes de couleur à l’huile, des pinceaux, un petit chevalet de campagne et du papier imitation grosse toile.
Enfant, on hérite de toutes sortes de choses qu’on met ensuite des années à identifier comme héritages culturels. Ainsi, chez elle, l’idée que c’est dehors que ça se passe, la beauté, comme d’ailleurs la laideur, sachant qu'en tant que peintre, elle ne s'intéresse qu'aux aspects esthétiques du monde extérieur.
C’est dehors que ça se passe : la conséquence directe et pratique de ce principe qu’elle n’a jamais remis en cause est que VH ne peint qu'en présence de modèles vivants quand il s'agit de créer personnages et en pleine nature quand il s'agit de paysages.
La suite au prochain numéro.
mercredi 6 décembre 2006
11) Réponse à Chipou
Réponses à Chipou que VH remercie de son message.
Première question : De qui Francine Van Hove est-elle le plus l'héritière, dans l'histoire de l'art ?
FVH a eu du mal avec cette question et j’ai dû insister pour qu’elle y réponde. Comme elle l’a déjà raconté dans une de ses interviews antérieures, tout a commencé pour elle par des sortes d’extases enfantines devant des spectacles de la nature comme, par exemple, un magnifique coucher de soleil sur la mer auquel elle a eu l'occasion d'assister un soir à Antibes où elle se trouvait en vacances avec ses parents.
Elle ne s’est intéressée à l’histoire de l’art et à ses grands noms que bien plus tard. Elle est, précise-t-elle, restée assez longtemps inculte dans ce domaine.
Elle a évoqué cette autre circonstance où elle a également éprouvé une émotion particulièrement vive : lorsqu’elle a découvert une photo du masque de Tout Ank Amon dans un Paris-Match au milieu des années 50.
Ces expériences étaient-elles agréables ? Oui et non. Oui en raison de leur caractère exaltant, et non dans la mesure où VH avait à chaque fois l’impression de ne pas être à la hauteur.
A propos du coucher de soleil à Antibes, elle se rappelait avoir pensé que si elle arrivait un jour à peindre ce qu’elle voyait, à attraper et enfermer cette beauté dans un dessin ou un tableau, peut-être, peut-être alors pourrait-elle se débarrasser du sentiment d’angoisse qui gâtait son plaisir.
Après sa découverte du masque de Tout Ank Amon, VH s’était acheté un crayon spécial, à grosse mine, pour le « reproduire » artistiquement : quelle déception !
Aujourd’hui, VH s’intéresse à une foultitude d’autres peintres, trop nombreux pour être cités, mais qui présentent la caractéristique commune finalement assez limitative d’être tous figuratifs et d'appartenir au passé pour la plupart.
D’un point de vue technique, sinon esthétique, Van Hove est l’héritière de « toute » l’histoire de l’art occidental du début du XVe siècle au milieu du XIXe.
Pourquoi le début du XVe siècle ? Parce que c’est à cette époque qu’apparaissent les inventions extraordinaires de l’ombre propre et portée en peinture, de la perspective albertienne, de l’anatomie humaine, des effets de matière, etc., techniquement constitutives de la tradition de la peinture figurative.
Et pourquoi la fin du XIXe siècle ? Parce qu’alors commence, au lendemain de l’invention de la photographie, le déclin de cette tradition figurative dans laquelle Van Hove a décidé de continuer à œuvrer contre vents et marées.
Sur les inventions qui jalonnent l’histoire de la peinture occidentale et qui ont précédé celle de la photographie, on peut -on doit !- lire « L’Invention du corps » de Nadeije Laneyrie-Dagen, ouvrage réédité en 2006.
Deuxième question de Chipou : Van Hove a-t-elle toujours peint ses chats ? Sont-ils plus faciles à peindre que des êtres humains ?
Non, elle n’a pas toujours peint ses chats. Elle n’a d’ailleurs commencé à avoir des chats que vers l’âge de 34 ans.
Oui, les chats sont plus faciles à peindre que les êtres humains… quand ils acceptent de poser assez longtemps, ce qui est plutôt rare à vrai dire.
Les êtres vivants les plus difficiles à dessiner sont les êtres humains pour cette simple raison que tout le monde s’y connaît et se montre spontanément plus exigeant sous l’angle de la fidélité de la représentation.
Dans le passé, un autre être vivant était particulièrement difficile à dessiner pour exactement la même raison : le cheval. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui où nous avons cessé de vivre entourés de ces meilleurs amis de l’homme.
Troisième et dernière question : D'où viennent les vêtements et accessoires que l'on trouve sur ses tableaux ? Sont-ils imaginaires ? Les fabrique-t-elle elle-même peut-être ? Je suis frappée par leur simplicité. Je cherche depuis des années un peignoir de bain, simple et fin, sans col, comme l'un de ceux que j'ai pu voir sur un tableau de Van Hove sur le site internet de la galerie Blondel. Cela peut vous paraître un détail mais je trouve tous ces accessoires fantastiques.
Les vêtements et accessoires sont réels. Van Hove se contente de les trouver ou de les faire chercher par des amis. Le premier critère retenu dans leur choix est effectivement la simplicité, ce qui va généralement avec une certaine ancienneté. En ce qui concerne les accessoires, ils doivent être dès l’abord identifiables comme des objets d’usage courant, ce qu’ils sont effectivement dans l’atelier et l’appartement de VH.
LE peignoir de bain qu’on retrouve dans beaucoup de ses tableaux est un Marimekko datant de 1979 et en provenance directe de Helsinki. D’une finesse et d’une douceur inégalables. Très apprécié des modèles qui s’en revêtent régulièrement pour aller prendre leur thé à l’heure de la pause. Irremplaçable. Tellement usé que VH n’ose plus le laver.
Première question : De qui Francine Van Hove est-elle le plus l'héritière, dans l'histoire de l'art ?
FVH a eu du mal avec cette question et j’ai dû insister pour qu’elle y réponde. Comme elle l’a déjà raconté dans une de ses interviews antérieures, tout a commencé pour elle par des sortes d’extases enfantines devant des spectacles de la nature comme, par exemple, un magnifique coucher de soleil sur la mer auquel elle a eu l'occasion d'assister un soir à Antibes où elle se trouvait en vacances avec ses parents.
Elle ne s’est intéressée à l’histoire de l’art et à ses grands noms que bien plus tard. Elle est, précise-t-elle, restée assez longtemps inculte dans ce domaine.
Elle a évoqué cette autre circonstance où elle a également éprouvé une émotion particulièrement vive : lorsqu’elle a découvert une photo du masque de Tout Ank Amon dans un Paris-Match au milieu des années 50.
Ces expériences étaient-elles agréables ? Oui et non. Oui en raison de leur caractère exaltant, et non dans la mesure où VH avait à chaque fois l’impression de ne pas être à la hauteur.
A propos du coucher de soleil à Antibes, elle se rappelait avoir pensé que si elle arrivait un jour à peindre ce qu’elle voyait, à attraper et enfermer cette beauté dans un dessin ou un tableau, peut-être, peut-être alors pourrait-elle se débarrasser du sentiment d’angoisse qui gâtait son plaisir.
Après sa découverte du masque de Tout Ank Amon, VH s’était acheté un crayon spécial, à grosse mine, pour le « reproduire » artistiquement : quelle déception !
Aujourd’hui, VH s’intéresse à une foultitude d’autres peintres, trop nombreux pour être cités, mais qui présentent la caractéristique commune finalement assez limitative d’être tous figuratifs et d'appartenir au passé pour la plupart.
D’un point de vue technique, sinon esthétique, Van Hove est l’héritière de « toute » l’histoire de l’art occidental du début du XVe siècle au milieu du XIXe.
Pourquoi le début du XVe siècle ? Parce que c’est à cette époque qu’apparaissent les inventions extraordinaires de l’ombre propre et portée en peinture, de la perspective albertienne, de l’anatomie humaine, des effets de matière, etc., techniquement constitutives de la tradition de la peinture figurative.
Et pourquoi la fin du XIXe siècle ? Parce qu’alors commence, au lendemain de l’invention de la photographie, le déclin de cette tradition figurative dans laquelle Van Hove a décidé de continuer à œuvrer contre vents et marées.
Sur les inventions qui jalonnent l’histoire de la peinture occidentale et qui ont précédé celle de la photographie, on peut -on doit !- lire « L’Invention du corps » de Nadeije Laneyrie-Dagen, ouvrage réédité en 2006.
Deuxième question de Chipou : Van Hove a-t-elle toujours peint ses chats ? Sont-ils plus faciles à peindre que des êtres humains ?
Non, elle n’a pas toujours peint ses chats. Elle n’a d’ailleurs commencé à avoir des chats que vers l’âge de 34 ans.
Oui, les chats sont plus faciles à peindre que les êtres humains… quand ils acceptent de poser assez longtemps, ce qui est plutôt rare à vrai dire.
Les êtres vivants les plus difficiles à dessiner sont les êtres humains pour cette simple raison que tout le monde s’y connaît et se montre spontanément plus exigeant sous l’angle de la fidélité de la représentation.
Dans le passé, un autre être vivant était particulièrement difficile à dessiner pour exactement la même raison : le cheval. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui où nous avons cessé de vivre entourés de ces meilleurs amis de l’homme.
Troisième et dernière question : D'où viennent les vêtements et accessoires que l'on trouve sur ses tableaux ? Sont-ils imaginaires ? Les fabrique-t-elle elle-même peut-être ? Je suis frappée par leur simplicité. Je cherche depuis des années un peignoir de bain, simple et fin, sans col, comme l'un de ceux que j'ai pu voir sur un tableau de Van Hove sur le site internet de la galerie Blondel. Cela peut vous paraître un détail mais je trouve tous ces accessoires fantastiques.
Les vêtements et accessoires sont réels. Van Hove se contente de les trouver ou de les faire chercher par des amis. Le premier critère retenu dans leur choix est effectivement la simplicité, ce qui va généralement avec une certaine ancienneté. En ce qui concerne les accessoires, ils doivent être dès l’abord identifiables comme des objets d’usage courant, ce qu’ils sont effectivement dans l’atelier et l’appartement de VH.
LE peignoir de bain qu’on retrouve dans beaucoup de ses tableaux est un Marimekko datant de 1979 et en provenance directe de Helsinki. D’une finesse et d’une douceur inégalables. Très apprécié des modèles qui s’en revêtent régulièrement pour aller prendre leur thé à l’heure de la pause. Irremplaçable. Tellement usé que VH n’ose plus le laver.
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