Pendant ses expositions, Van Hove a régulièrement l’occasion de rencontrer des gens s’émerveillant de ce que ses tableaux soient « aussi beaux que des photographies ».J’y pensais l’autre jour en visitant l’exposition « The Age of Rembrandt: Dutch Paintings in the Metropolitan Museum of Art » à New York. Les meilleurs artistes à l’époque considérée -entre 1600 et 1800-, aussi bien aux Pays-Bas qu'en Italie, étaient parvenus à une maîtrise technique qui pourrait leur valoir la même réflexion. Je dis « pourrait » au présent (du conditionnel) en me rappelant cette scène vue au Louvre, que raconte Van Hove dans un de ses livres, « d’un couple penché sur une œuvre d’un petit maître Flamand du XVIe siècle, et la femme s’exclamant à l’adresse de son compagnon, comme si elle venait de faire une découverte, ce qui était d’ailleurs le cas : « Regarde ! De l’hyperréalisme ! »
Comment Van Hove réagit-elle devant l’assimilation souvent faite de sa peinture à de la photographie, ou à de l’hyperréalisme (ce qui revient au même) ? Eh bien, tout dépend de la personne. Dans la bouche de certains, cette assimilation est de toute évidence un compliment et doit être interprétée comme tel. Dans la bouche d’autres, c’est une fin de non recevoir artistique devant laquelle on n’a d’autre ressource que de laisser passer la caravane.
Revenons à mon exposition du Metropolitan : de la photographie avant l’heure, oui, me disais-je en m’attardant devant le « Jeune homme et femme dans une auberge » de Frans Hals (1623). Mais EN MEME TEMPS tout autre chose qui s’appelle de la peinture figurative et qu’il faut être assez inconscient pour continuer à pratiquer 191 ans après la géniale invention de Nicéphore Niepce.
mardi 20 novembre 2007
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1 commentaire:
Je ne "vois" pas les tableaux de FVH comme volonté de représentation du réel. Ils sont, par le biais de la représentation d'un réel fabriqué, "posé", "artefacté" donc artificiel, une volonté d'expression. Le peintre cherche à exprimer en variations autour de thèmes (ici) d'intimité féminine quelque chose, qui est de sa nature propre, qu'il/elle ne saurait traduire en mots, d'ailleurs qu'il/elle ne conceptualise probablement même pas, et il/elle le fait à l'aide du seul moyen trouvé, peindre, pour extérioriser une attente, son attente, un manque, son manque, un désir, son désir, un rêve, son rêve.
À l'aide de moyens techniques splendidement efficaces qui décalquent au plus près ce que l'œil voit ou pourrait voir, dans ce qu'on croit être la perfection d'une reproduction, il y a la projection d'un monde intérieur, inaccessible, et que pourtant le peintre atteint, auquel il accède, non dans le résultat de son travail, mais par son travail même, lui/elle pour qui peindre, c'est vivre.
Je crois que tout véritable artiste, et là FVH, existe essentiellement dans son geste, dans la libération de son geste, humble, quotidien, obstiné, magnifique.
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