Lors de la préparation de son expo à Château-Landon, je suis naturellement remonté aux premières œuvres de Van Hove. Pour constater, d'accord avec elle, que ce n’était pas… ça. Dans la réalité, Van Hove fait partie des peintres qui mettent longtemps à devenir ce qu’ils sont, des tempéraments artistiques dits « à combustion lente » et auxquels on pourrait ne prédire aucun avenir à leurs débuts. (Son frère Bernar, en revanche, a démarré très tôt sa carrière de dessinateur de presse en faisant des étincelles.)
Tombé sur la première peinture à l’huile de FVH, je lui ai demandé de raconter.
Voici, verbatim :
« Je devais avoir quinze ans. Mes parents m’avaient payé un magnifique attirail de peintre : une boîte de couleurs à l’huile, un chevalet du genre qui s’envole au premier coup de vent un peu fort, et de la toile, qui était du papier imitation toile dans la réalité, c’est moi qui avais choisi, une toile grossière, qui me semblait plus "peintre", plus "artistique". Alors, j’ai voulu peindre quelque chose qui me semblait magnifique : un pommier en fleurs, que je voyais du balcon de la maison de mon arrière-grand-mère, et je voyais aussi, au-delà, l’allée du jardin s'enfonçant vers des lointains brumeux pleins de rêves.
Résultat : une espèce de fromage blanc à la confiture de groseilles. Je n’avais pas réussi à attraper le rose des petites fleurs de pommier. J’avais utilisé du carmin et du blanc, et empâté, comme je croyais qu’il fallait faire, pour faire artiste, encore une fois. Quelle déception ! J’aurais pu tout arrêter. Mais mes parents m’ont obligée à amortir le cadeau en faisant des tableaux représentant des maisons : la maison où toute la famille passait des vacances à La Bernerie, la maison de Papé-Mamé à Château-Landon, celle de Bonne-Maman à Château aussi. Ils étaient tous très contents. Le tableau avec leur maison, Papé-Mamé en étaient ravis, ils l'avaient accroché dans leur chambre, et Papé est mort en l’ayant sous les yeux.
Après seulement -je devais avoir 16-17 ans-, j’ai commencé à peindre pour moi-même. Je me rappelle ainsi, peinte à Nargis, du bord du canal bordé de superbes platanes, une péniche qui s’appelait « Le Silex ».
jeudi 20 novembre 2008
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1 commentaire:
Bon, c'est vrai, on ne dira pas que c'est beau ... mais enfin, ayant passé justement la laideur du premier plan, l'arrière (du moins sur la base de la photo) avec le ciel par dessus le coteau, ça semble assez convaincant.
Continuez, Mademoiselle, continuez ... ça va s'arranger!J'en suis certain.
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